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retour à l’IFRA, elle fit réchauffer son dîner improvisé au micro-ondes et s’installa dans la
               petite salle commune. Elle se coucha aussitôt.

               La journée suivante n’apporta aucune surprise.  Le dossier restait introuvable. Seul  résultat
               positif, la pièce paraissait maintenant plus aérée et retrouvait ses proportions. C’était déjà ça.

               En quittant Marianne, elle lui promit de lui donner des nouvelles, dès son retour à Paris.

               Gabriel lui avait réservé un taxi pour l’aéroport. Il était minuit et l’avion ne décollerait qu’à
               1h30.

               Dans l’après-midi, Gabriel  Lambert avait glissé un message sous la porte de sa chambre.
               Message plutôt laconique qui disait : « Dès votre arrivée à Paris, rendez-vous chez Thérèse au

               5 ème  étage. A bientôt. Bon vol. » Pourquoi chez Thérèse et non chez lui ? Elle s’efforça de ne
               pas penser  à une possible détérioration soudaine de l’état de santé de sa patiente  et se

               concentra sur les informations qu’elle avait récoltées ces  derniers  jours.  Son esprit

               vagabondait, mêlant subtilement déception et plaisir. Inconsciemment, elle souriait.
               Après un vol sans histoire, elle sortit rapidement de l’aéroport et attendit à l’extérieur son tour

               pour un taxi.  Une heure plus tard, elle pénétrait  dans l’immeuble de la rue du Manoir  et

               constatait avec soulagement que l’ascenseur avait été réparé. Elle monta au 5 ème  étage et sonna
               à la porte gauche.

               Thomas vint lui ouvrir et l’accueillit avec un grand sourire.
                   -  Bonjour  chère Laurence !  Entrez,  je vous en prie !  Thérèse vous attend.  Elle sera

                      heureuse de vous revoir !
               Sachant pertinemment que le fameux dossier  Code Jordan  était resté introuvable, elle  se

               demanda ce que signifiait cet accueil chaleureux et longea le couloir sans répliquer, jusqu’à la

               chambre. Maintenue par deux oreillers, Thérèse  était étendue, le visage  souriant. Laurence
               s’approcha d’elle  et lui  serra les deux mains, rassurée sur son  état de santé,  pendant que

               Thomas  s’affairait déjà  dans la cuisine, claudiquant, cette fois,  avec  une seule béquille.
               Bientôt un puissant parfum de café lui rappela qu’il était très tôt et que sa nuit avait été courte.

               Elle s’assit et écouta Thérèse lui raconter sa semaine.  Visiblement, elle attendait Thomas
               avant de l’interroger sur son séjour jordanien.

               Il revint la cafetière à la main, servit les trois cafés, lâcha sa béquille et s’assit sur le bord du

               lit.
                   -  Vous êtes bien silencieuse, chère Laurence ! Dites-moi, tout s’est bien passé, n’est-ce

                      pas ?

                   -  Eh bien, je ne crois pas, non. Je n’ai pas trouvé votre fameux dossier. Pendant trois
                      jours, j’ai absolument tout fouillé dans l’appartement de Marianne Fouchet, mais



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