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vous le pour dit !
Aussi immobile que le nain à brouette qui souriait dans son champ de vision, Marie
essayait de calculer l'élan nécessaire pour atteindre la folle, la renverser et la désarmer.
Mais au moment même où elle s'apprêtait à bondir, la sonnette de l'entrée retentit. La
vieille resta un instant interdite, comme stupéfiée dans la contemplation de la massive
porte rouge bordeaux.
– Qui c'est ?... s'écria-t-elle.
– Qui c'est ? s'exclama une voix dynamique et enjouée. Comment ça qui c'est ?
Comme si vous le saviez pas alors que vous me harcelez tous les quarts d'heure
au téléphone depuis ce matin sept heures ! Et vous me demandez qui c'est ? Ah !
Je rigole ! C'est l'plombier tiens ! Ouvrez donc qu'on en finisse.
L'air ébahi, la propriétaire des lieux actionna prestement les verrous télécommandés. Une
jeune personne entra, souriante dans son bleu de travail, l'épaule tirée par la sangle d'une
lourde mallette. Puis tout alla très vite.
– Mais qu'est-ce que vous faites là ? questionna la bourgeoise.
– Ben moi je viens réparer votre fuite ! Je suis Claude, la plombière !
– Et vous alors, vous êtes qui ?
– Moi, je suis Marie Dubois, médecin, je venais voir Marthe Auchan, votre voisine au
5ème.
– Ah bah oui, c'est malin, vous êtes au 4ème ici ! ricana la rombière.
– J'ai vu, merci ! Mais c'est quoi ce pistolet ? Ça va pas !... Vous êtes complètement
dingue! riposta Marie qui sentait monter en elle une colère réparatrice.
– Ça ? C'est un truc en toc. Bien imité, non ? Bon, c'est vrai, c'est un peu bête mais la
dernière fois que le plombier est venu il m'a tout laissé en plan. J'ai décidé de plus
me laisser faire. Faut pas profiter des gens vulnérables, c'est pas bien !
– Dites donc ! Y'a de l'ambiance ici ! pouffa Claude. Mais vous êtes toute pâle Marie.
Allez, je fais mon travail et on se retrouve au café en bas pour un petit remontant !
– Un café ? Euh oui pourquoi pas… D'accord... balbutia la jeune femme, qui peinait
effectivement à reprendre quelques couleurs. Je passe voir Madame Auchan et je
vous rejoins.
Marie conta l'histoire à Marthe qui rit de bon cœur et prit la défense de sa voisine.
– Oui, elle est un peu parano avec tous ses verrous, mais bon, vous savez, elle
aurait bien du mal à se défendre si besoin. On est bonnes amies toutes les deux.
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