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N° 2 Le collier de corail noir
Il pleuvait ce jour-là lorsqu’elle s’est levée « Ah ! au fait quel jour
sommes-nous ? » se dit-elle. « Vendredi 13 ?! Zut ! » Elle n’aimait pas les
vendredis 13 qui lui réservaient toujours des surprises.
Mary a allumé la radio pour écouter les nouvelles du matin. La
journée s’annonçait compliquée, elle a entendu : « La première tempête de
l’année devrait apporter des rafales tempétueuses essentiellement sur les
régions bordant la Manche, une partie de la Bretagne, de la Normandie et de
la Picardie, qui restent en vigilance orange. Etant donné le caractère plus
virulent que prévu de cette tempête - notamment dans l'intérieur des terres -
la vigilance a été étendue à l'Île-de-France et jusqu'aux Ardennes jusqu’à
vingt-deux heures ce soir. »
En éteignant la radio, elle a fait un sourire crispé en pensant qu’elle
aurait peut-être intérêt de rester au fond de son lit, car avec un vendredi
treize et en plus placé en vigilance orange, ça pouvait être dangereux.
Elle a fermé la porte de l’appartement, il était six heures et demie.
L’air dans la cour était frais. C’était comme ça tous les matins : le bout du
nez qui se refroidit instantanément, les mains qui cherchent désespérément
un abri au fond de la poche ouatée, et les muscles des épaules qui se
contractent sous l’effet du froid. Elle a marché dans le vent jusqu’à la
bouche du métro qui dégage sa mauvaise haleine de rails chauffés, quelques
mètres déjà avant qu’on y arrive.
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