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« Que lui réserverait cette journée ? Mais au fait, c’est ce soir le rendez-vous ? »

        C’est étrange, personne n’avait sonné depuis que l’ombre était passée. Suzanne se dirigea vers la porte


        d’entrée pour comprendre. Il n’y avait âme qui vive. Elle eut un mauvais pressentiment. Elle appela sa mère :

        - Bonjour ma chérie comment vas-tu ?


        - Pas trop mal, je voulais m’assurer que tu allais bien ?

        - Je te sens inquiète, c’est vrai nous sommes le vendredi 13. Comme chaque fois, ce n’est pas ton jour. Je


        passerai te voir dans l’après-midi, ne reste pas seule, appelle ton amie Marie…

        Pok était venu se blottir dans les bras de sa maîtresse comme s’il avait compris son mal-être.


        Il était incroyablement chaud ; sa température paraissait bien plus élevée que la normale, probablement un

        ressenti. Elle s’aperçut que son corps était gelé ; mais pourquoi avait-elle si froid ? Comme si le chat lui

        prenait toute sa chaleur. Elle se mit à réfléchir sur le pouvoir de certains animaux. Elle avait bien conscience


        que les connaissances étaient pleines d’incertitudes et que les chats avaient des dons particuliers.

        Une amie lui avait parlé de la « chattothérapie », et c’était très sérieux. Certaines personnes dépressives


        pouvaient s’apaiser et retrouver leur calme, en compagnie des chats. Ceux-ci étaient capables de régénérer

        les neurones et leur ronronnement constituait un véritable « adoucissant intérieur ». Incroyable ce pouvoir de


        la nature !

        Ces petites pensées du matin l’envahissaient, prenant trop de place, à contretemps du planning !


        « Un peu de stimulation me ferait du bien. Un vendredi 13 c’est rare, avançons, que la chance me

        sourie » se dit-elle.


        Du coup, elle décida d’aller explorer plus finement le jardin malgré la pluie. En ces temps de télétravail, il

        était plus facile de prendre un peu de liberté avec les horaires.

        Dehors, elle s’émerveilla devant le tracé des gouttes qui ruisselaient finement sur les végétaux, qui pendaient


        sur les fils des barrières ou qui ornementaient les toiles d’araignées, apportant au jardin un air plus souriant,

        d’autant qu’à travers celles-ci, pointait maintenant un rayon lumineux. D’un regard circulaire, elle embrassa


        le paysage et observa un début d’un arc en ciel.

        « Voilà, voilà, tout arrive, je savais que ça allait se lever ! »



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