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A cet instant, son téléphone vibra. C’était sa mère. Une pensée lui traversa l’esprit : « Maman annule sa
visite ? »
- Suzanne ? J’arrive ! Es-tu avec ton amie ?
- Non maman, pas encore.
- Ah, tant mieux parce que tout compte fait, je préfère te voir seule, j’ai à te parler, c’est important. Figure-
toi que samedi mat…..
- Allo, Maman ?...
« Zut encore déconnectée ! Que c’est pénible ces coupures ! Eh bien, je saurai la fin de l’histoire dans
quelques minutes. En attendant, je me remets au travail. »
Une heure s’écoula. Toujours personne, ni au bout du fil, ni dans la cour.
L’inquiétude et l’agacement avaient fait place à l’angoisse. Un éclair bleu vint se refléter sur l’écran de son
ordinateur, puis un autre.
Suzanne se précipita à la porte et l’ouvrit avant même que les gendarmes n’aient eu le temps de frapper. Les
jambes en coton, son cœur manqua un battement. Elle écouta tant bien que mal leur récit : La chaussée
encore mouillée sur le pont, le soleil déclinant à l’ouest éblouissant la conductrice, hôpital, pronostic
engagé…
D’un regard, elle fit le tour de la pièce, prit son sac, son téléphone, déposa une clé sous un pot de fleurs et
suivit les deux hommes. Pendant le trajet, elle appela Moune et lui expliqua la situation. Elles se verraient ce
soir.
Moune et Bianca arrivèrent comme prévu et furent accueillies par Pok. Moune trouva sa chambre, apprécia
les fleurs et s’apprêtait à attendre Suzanne dans un bon fauteuil, quand son regard fut attiré par le sac à dos
dans l’entrée.
Intriguée, elle lut le petit mot et regarda dans le sac. Le ruisseau, elle le connaissait ; elle y avait peint les
reflets changeants de l’eau. N’ayant rien d’autre à faire qu’à attendre le retour de Suzanne, elle prit le sac à
dos, une lampe torche dans la cuisine et laissa un petit mot à son amie.
« La lettre sur ton sac a éveillé ma curiosité ! Retrouve-moi au ruisseau »
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