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Sur ce, elle remit la clé sous le pot et partit.
Les yeux clos et la tête appuyée contre le mur pastel de la salle d'attente, d'imperceptibles palpitations et une
chaleur diffuse envahissaient le corps de Suzanne. Une vague d'émotions la submergea soudain ; elle aurait
tant voulu sentir des bras, un regard de soutien et de consolation, alors qu'une multitude de questions
s'imposaient à elle.
« Pourquoi ne l'ai-je pas rappelée? Qu’avait-elle de si important à me raconter?... va-t-elle survivre?
Et ce foutu vendredi 13, faut-il tout lui mettre sur le dos?
Ce rendez-vous mystère après mon travail ! Il est 19h passé et Moune doit m'attendre à la maison.... Tout
tombe à l'eau! »
Cette situation la plongea dans un état de stress qu'elle avait du mal à surmonter. Dans le couloir aseptisé où
l'on pouvait se servir un verre d'eau, l'infirmier du bloc la rejoignit en lui donnant les détails sur les divers
traumatismes qu’ils avaient gérés au mieux.
- Rentrez chez vous, nous vous tiendrons au courant, ne restez pas seule…
- Merci, j'ai une amie qui m'attend, je reviens demain matin.
Elle ne put s'empêcher de retenir ses larmes. Prostrée sur son volant au milieu de ce parking inhospitalier,
elle prit le temps nécessaire pour trier ses priorités, et arriva chez elle à la tombée de la nuit.
« Zut! Pas de lumière ! Moune n'est pas là ??? »
Encore une montée d'adrénaline au moment où elle lut le mot de son amie. Perturbée par la décision de
celle-ci d'aller seule au rendez-vous mystérieux, elle se trouva en grande confusion, s'installa dans son
canapé avec une tasse de thé et essaya de s'apaiser….
« Où est passé Pok ? »
Elle l’appela, mais dut bien se rendre à l’évidence : La maison était vide. Moune et les deux chats s’étaient
volatilisés. Elle choisit de retrouver d’abord son amie. Elle vida sa tasse de thé, chaussa ses bottes en
caoutchouc, remplit un nouveau sac du matériel pour l’aventure, saisit une lampe torche efficace et se mit en
marche le long du ruisseau.
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