Page 217 - tmp
P. 217
N° 39 TREIZE À LA DOUZAINE
« Il pleuvait ce jour-là lorsqu’elle s’est levée
”Ah ! au fait quel jour sommes-nous ?” se dit-elle.
”Vendredi 13 ?! Zut !”
Elle n’aimait pas les vendredis 13 qui lui réservaient toujours des
surprises. »
Emma était d’autant plus ennuyée qu’elle venait de se souvenir
de la réception organisée le soir même chez elle, son mari ayant in-
vité ses collègues à dîner. Heureusement, ils étaient douze, la jeune
femme s’était montrée intraitable : « Et surtout pas un de plus ! »,
ce qui avait fait rire Gabriel, qui l’avait rassurée : « T’inquiète, nous
risquons plutôt d’être moins, un désistement de dernière minute
étant toujours possible ». Cette invitation était une première et ils
avaient décidé de faire les choses en grand. Ensemble, ils avaient
choisi les vins, un Syrah pour l’entrée et le plat, puis un Cabernet
blanc pour le dessert.
La jeune femme se prépara rapidement, elle avait encore des
courses à faire. Elle commença par se rendre chez son boucher où
elle ne fit pas longtemps la queue. Emma commanda douze sau-
cisses de Toulouse qu’elle voulait préparer au vin blanc et à la mou-
tarde et servies avec du chou. Ce fut vite enveloppé et en lui tendant
son paquet, le boucher lui dit d’un air tout joyeux : « Je vous en ai
mis une treizième, comme cela ça vous en fera treize à la dou-
zaine. » Emma remercia comme il se doit, même si elle se deman-
dait ce qu’elle allait bien pouvoir faire de ce supplément inattendu.
1