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Deux bambins déboulèrent sur la terrasse et se précipitèrent vers la jeune femme.
L’espace d’un instant, tous les oiseaux semblèrent s’envoler autour de Philippe. Un
homme s’approcha de leurs tables avec une assurance qui ne trompait pas. Sandra,
radieuse, présenta sa petite famille à Philippe, raconta à son mari et ses enfants tout
ce que le gentil monsieur qui aimait beaucoup les oiseaux venait de lui apprendre.
Lui, sourit, un peu niaisement, mal à l’aise.
Un peu plus loin sur la terrasse, Kristin avait assisté à toute la scène. En arrivant au
café, elle avait vite reconnu Pluto, en pleine conversation avec cette femme
beaucoup trop séduisante. L’homme était bien plus attrayant que ne l’avait laissé
supposer sa photo. De dépit, elle s’était mordu la lèvre, s’était assise à la première
table, impuissante et en rage contre elle-même. Elle ne pouvait tout de même pas lui
faire une scène, c’eût été particulièrement malvenu. Elle avait commandé une bière,
observé de loin le sourire joyeux, les gestes délicats, la bienveillance évidente de
l’homme. Elle s’était maudite jusqu’à la fin des temps de ne pas avoir su saisir sa
chance. Cette femme, elle, allait sûrement se montrer moins bête, ça ne faisait aucun
doute. Et comment lui en vouloir ? Ce monde, rapide, était fait d’opportunités qu’il
fallait attraper au vol, elle le savait bien pourtant. Il suffisait parfois d’un rien, d’une
hésitation, le battement d’aile d’un papillon pour chambouler un destin… Kristin fut
soudain tirée de ses réflexions par l’arrivée en fanfare des deux marmots. Elle porta
ses mains à sa bouche et retint un cri de surprise. Ou de joie, elle n’aurait pas su
dire.
Quand la famille s’éloigna, après avoir longuement remercié et salué Philippe, Kristin
n’hésita pas une seconde cette fois. Munie de sa bière et de son plus beau sourire,
la jeune femme se précipita vers la table vacante.
- Bonjour Pluto. Je crois que c’est mon jour de chance…
Le jeune homme se retourna vers elle, fronça un peu les sourcils puis sourit
largement.
- Vendredi 13 ? Il paraît que ça porte bonheur en effet.
FIN
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