Page 174 - tmp
P. 174

bien réagi. A son embarras relatif, il fut longtemps cité en exemple à l’école.

            Cela lui confirma qu’il pouvait tuer impunément.


                   La directrice de son école préférait les filles et ne le cachait pas. De plus, voisine de ses
            parents, elle refusait à  Alan, tous les ans, l’autorisation de jouer avec les chiots que  sa chienne

            mettait au monde. Alan finit par avoir une idée très originale qui devait lui permettre de se
            débarrasser de madame Letellier., et  par la même occasion de son beau-père.

            Le vendredi 13 janvier 2006, depuis le cabanon du jardin, avec la carabine de son beau-père, il tira

            sur la directrice alors qu’elle s’apprêtait à partir travailler. Le recul de l’arme lui fit terriblement mal.
            Il put cependant entendre la voiture de madame Letellier qui démarrait. Peu entraîné, il avait

            naturellement raté sa cible. Par contre, il avait descendu une buse perchée quelques jardins plus loin.
            Pour les experts de la LPO, il fut facile de retrouver l’origine du tir. La LPO porta plainte contre le

            beau-père d’Alan, qui ce jour-là, grippé avec une fièvre de cheval, était effectivement chez lui mais
            n’avait rien vu ni rien entendu. Il écopa d’une forte amende bien qu’ayant clamé son innocence.

            Alan avait été déçu de ne pas voir son beau-père accusé de meurtre. Mais l’injustice de sa

            condamnation lui mit du baume au cœur et lui confirma que la voie où il s’engageait était la bonne.


                   Après ce troisième échec relatif, et selon l’objectif qu’il s’était fixé le jour de son

            anniversaire, il lui restait neuf assassinats à commettre, sans mobile, dans des lieux différents et
            avec des armes différentes. Maintenant, il avait l’âge de commettre de vrais meurtres, les choses

            allaient devenir sérieuses, quasiment professionnelles.
                   Deux ans plus tard, en 2008, le vendredi 13 juin, Alan était tout juste pré adolescent et ses

            traits encore assez fins pouvaient passer pour ceux d’une fille. Habillé  unisexe (jean, sweatshirt,
            baskets), un léger bagage à l’épaule, il prit le train de la mi-journée sur la ligne Dinan Saint Brieuc.

            Il resta longtemps seul dans l’unique wagon, mais à Plancoët,  une vieille dame s’installa. Alan

            l’observa longuement, enfila la paire de gants dits de chirurgien qu’il avait dans son sac, arriva
            posément au niveau de la femme. Il posa son bagage, sans un mot jeta ses mains sur le cou de la

            vieille et serra, serra, serra. Il sentait la vie palpiter mais il continua son étranglement. Elle devint
            rouge puis violette. Elle se détendit complètement et perdit connaissance. Plutôt satisfait,  Alan

            descendit à Landébia, se démaquilla et fit du stop pour rentrer, sans encombre, à Dinan.
            Ouest France relata qu’une femme âgée de 75 ans avait été retrouvée inanimée dans le train Dinan

            Saint Brieuc. Elle portait des traces d’étranglement. Conduite à  l’hôpital, elle avait repris

            connaissance et ne se souvenait de rien. Elle était seule dans le wagon jusqu’à Lamballe où l’alerte
            avait été donnée.




                                                            3
   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179