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bien réagi. A son embarras relatif, il fut longtemps cité en exemple à l’école.
Cela lui confirma qu’il pouvait tuer impunément.
La directrice de son école préférait les filles et ne le cachait pas. De plus, voisine de ses
parents, elle refusait à Alan, tous les ans, l’autorisation de jouer avec les chiots que sa chienne
mettait au monde. Alan finit par avoir une idée très originale qui devait lui permettre de se
débarrasser de madame Letellier., et par la même occasion de son beau-père.
Le vendredi 13 janvier 2006, depuis le cabanon du jardin, avec la carabine de son beau-père, il tira
sur la directrice alors qu’elle s’apprêtait à partir travailler. Le recul de l’arme lui fit terriblement mal.
Il put cependant entendre la voiture de madame Letellier qui démarrait. Peu entraîné, il avait
naturellement raté sa cible. Par contre, il avait descendu une buse perchée quelques jardins plus loin.
Pour les experts de la LPO, il fut facile de retrouver l’origine du tir. La LPO porta plainte contre le
beau-père d’Alan, qui ce jour-là, grippé avec une fièvre de cheval, était effectivement chez lui mais
n’avait rien vu ni rien entendu. Il écopa d’une forte amende bien qu’ayant clamé son innocence.
Alan avait été déçu de ne pas voir son beau-père accusé de meurtre. Mais l’injustice de sa
condamnation lui mit du baume au cœur et lui confirma que la voie où il s’engageait était la bonne.
Après ce troisième échec relatif, et selon l’objectif qu’il s’était fixé le jour de son
anniversaire, il lui restait neuf assassinats à commettre, sans mobile, dans des lieux différents et
avec des armes différentes. Maintenant, il avait l’âge de commettre de vrais meurtres, les choses
allaient devenir sérieuses, quasiment professionnelles.
Deux ans plus tard, en 2008, le vendredi 13 juin, Alan était tout juste pré adolescent et ses
traits encore assez fins pouvaient passer pour ceux d’une fille. Habillé unisexe (jean, sweatshirt,
baskets), un léger bagage à l’épaule, il prit le train de la mi-journée sur la ligne Dinan Saint Brieuc.
Il resta longtemps seul dans l’unique wagon, mais à Plancoët, une vieille dame s’installa. Alan
l’observa longuement, enfila la paire de gants dits de chirurgien qu’il avait dans son sac, arriva
posément au niveau de la femme. Il posa son bagage, sans un mot jeta ses mains sur le cou de la
vieille et serra, serra, serra. Il sentait la vie palpiter mais il continua son étranglement. Elle devint
rouge puis violette. Elle se détendit complètement et perdit connaissance. Plutôt satisfait, Alan
descendit à Landébia, se démaquilla et fit du stop pour rentrer, sans encombre, à Dinan.
Ouest France relata qu’une femme âgée de 75 ans avait été retrouvée inanimée dans le train Dinan
Saint Brieuc. Elle portait des traces d’étranglement. Conduite à l’hôpital, elle avait repris
connaissance et ne se souvenait de rien. Elle était seule dans le wagon jusqu’à Lamballe où l’alerte
avait été donnée.
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