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soient en train de voleter dans une musique céleste sur les pentes de la colline
artificielle.
Rien de tout cela, mes chers.
La montagne des déchets, à l’extrême périphérie de la ville, n’avait pas changé. Ni la
pluie de diamants, ni le vent libérateur qui avait déchiré la ville en lambeaux n’ont eu
d’effet sur la colline détrempée des odeurs.
Les ordures se levaient toujours en tas, en polluant l’air et les campagnes des
environs. Massive, fétide comme toujours, encore aujourd’hui la poubelle est là, elle n’a
pas changé de couleur, elle est restée sombre et lugubre à toujours. Sa puanteur s’élève
dans les airs, grise et sombre, comme un mémorandum pour la postérité. Ici, les
archéologues d’un temps à venir pourront fouiller à leur aise, pour reconstruire la vie, la
culture et l’histoire de notre civilisation.
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