Page 111 - tmp
P. 111
cependant avec une mère grande gueule. Ce fils plus deux filles, généreuse de son corps
de forte matriarche dans l’absence intégrale, physique et mentale, d’un anodin mari, leur
penty occupant un village coincé entre les rias de Merrien et du Belon, il convenait de
prendre les choses en mains sous son toit de chaume – et elle prit les choses en main !
Pour la réputation de mâââle de son gars ? De fait, un vieux garçon qui vit encore chez
sa mère, ça fait jaser. On devrait dire qui vit chez ses parents ? Sous la férule d’une pa-
reille teigne, on dit « chez sa mère ». Le vieux bonhomme cornu allié devant Dieu et ses
pompes à l’église Saint-Melaine du bourg comptait peu : qu’il finisse de nourrir ses (?)
rejetonnes et ce sera parfait. Pas la voix au chapitre. Les tractations dans le but matri-
monial en sujet présentement ? L’intermédiaire d’une commère à la foire de Quimperlé,
à l’entame, ensuite direction les basses marieuses vouées à l’anonymat qui suggérèrent,
l’une qu’un fils de Moëlan, l’autre qu’une fille de Saint-Thurien…
*
Louisette avait dix-huit ans et existait, sans pléthore d’illuminations non plus et loin de
là, sous la signature effective, morale, et quelle moralité !, va-t-on s’apercevoir, de ses
géniteurs.
– Des parents ?
En « futur », lui, il accepta ou ne pouvait refuser l’union offerte, et il en haussa les
épaules à l’annonce d’une décision maternelle qu’il n'est pas évident qu’il comprit. Une
question de lui ou d’elle à un moment donné, aussi de l’amour ? Homme, il n’aurait plus
à se satisfaire au poignet ou en vidant son portefeuille. Ainsi soit-il. Le premier point ne
gênait guère son entourage, le second si, parce que quelqu’un lui dire « attention ! », ton
laisser-aller risque d’être productif ? Ç’aurait été mésestimer les gourgandines à marins
qui ne sont pas nées de la dernière pluie, qui savent calculer et un benêt… On était à
l’heureux temps légendé « Ma doué ça oui ! La pêche, ça paye ! »
– Une mère devait mettre le holà ! « On ne refuse pas un tendron. »
4