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personnage  principal  sur  un  quai,  à  attendre.  C’est  révolutionnaire  comme  idée,

               attendre un train sur un quai.

               Soulager  la  petite  aigreur  qu’elle  sent  monter.  Dieu  Web,  help.  Rubrique  romans,
               incipit,  « elle  attendait  sur  le  quai ».  Sidérée  Maeva  la  rouquine.  Les  meilleurs !

               Hemingway, Agatha Christie, Pierre Loti. Tous ont écrit un roman qui commence par

               cette  attente,  sur  un  quai.  C’est  encourageant.  Avec  Mulo  hélas  c’est  le  crash  à
               l’atterrissage avec la didascalie suivante.

               Elle repensait aux derniers jours passés avec celles qu’elle avait considérées comme

               ses amies. Un malaise persistait en elle.

               Guillaume Mulo. Le plus malin des littérateurs de sa génération. Unique en son genre.

               Jamais il ne dirait — J’ai fait le calcul : la littérature peut nourrir un pinson, un moineau

               — Mulo était à la tête d’un empire, tirages astronomiques sur tous les continents. Très
               bien nourri. Le type au pinson, c’est Renard. Lui il a ramé longtemps.


               Greg  avait  suggéré,  avec  insistance,  situez  les  personnages,  il  faut  un  dialogue
               Maeva. Le spectateur doit tout de suite comprendre qui est qui, vous pouvez le faire ?


               Merci Greg, un dialogue, des amies, une copine sur un quai et un malaise. Ce qui est
               frustrant pour une scénariste, c’est de ne pas pouvoir changer l’histoire. La fille brisée,

               Greg, je suis désolée, ç’est un ballonnement postprandial. Le style Mulo, d’une fausse
               simplicité - écriture suggestive disent les critiques, le style me reste sur l’estomac.

               Adapter une omelette trop cuite en son centre mais baveuse sur les côtés. Ou l’inverse.
               Une éponge cuisinée à la margarine. Par où l’attraper l’omelette…


                Elle repensait, avec celles, persistait en elle. Mulo et ses « elles » à répétition faisait
               le régal de millions de lecteurs sur la planète. Donc allons-y mes poulettes, voici les

               amies, Shirley et Minou. Il a un problème Greg, personne ne s’appelle Shirley ou Minou

               dans  aucun  film  digne  de  ce  nom.  Au  secours  Greg !  Nom  d’un  calamar,  je  suis
               scénariste, pas magicienne ! Même les plus moches, elles s’appellent Annie, Bianca

               ou Valérie. Je fais quoi moi avec Shirley et Minou ? Pas crédible Greg.

               Tu la veux taillée dans la veine La fille brisée ? Celles qu’elle avait considérées comme

               ses  amies.  Pfff,  l’amitié  trahie.  A  l’époque  de  Balzac,  peut-être.  Aujourd’hui…T’en
               connais des meufs qui s’écroulent parce qu’elles ont été snobées par des copines

               d’école ? Avec les réseaux sociaux, vite ratatinées les garces, et hop le train, pas de
               malaise, pas de brisure.


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