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« Ben dis donc, ma Charlotte, tu t’attendais à ça ?


               — Des choses qui me concernent… C’est quoi cet os dans l’pâté ?


               — De qui ça peut venir ? Difficile à deviner. C’est vrai, le groupe s’est un peu réparti

               dans les lieux. Les conciliabules sont allés bon train !


               — Je ne vois pas de quoi il peut s’agir, ni de qui ça vient… Je n’ai d’embrouille avec
               personne, avec aucune des filles en tout cas. Très bizarre. J’ai pas envie de laisser

               traîner cette histoire. Je vais me rencarder auprès de ma pote Isabelle. Elle sait peut-

               être quelque chose. »





                      Dès le lendemain, la vie avait repris pour Violette. Toujours aussi débordée de
               travail. Un soir qu’elle rentrait chez elle, son portable sonna. Le nom de sa cousine

               Caroline s’afficha.


               « Dis donc, Violette. T’avais raison. Ta copine Charlotte est passée me voir. L’air de

               rien, après un préambule de banalités, elle a essayé de me tirer les vers du nez. Je lui
               ai glissé ce que tu m’as dit. Notre opération de désinformation est bien engagée. Elle

               n’y a vu que du feu. Elle a tout gobé. Quand je lui ai servi le bobard selon lequel je t’ai
               aperçue en terrasse avec Marco à Châlon, elle est restée scotchée. L’espace d’un

               instant, j’ai cru qu’elle allait défaillir. Marco, son ex, le beau brun avec toi ! Elle s’est
               vite ressaisie, mais j’ai bien capté qu’elle prenait sur elle. Elle n’a pas dit un mot. Elle

               était comme une cocotte minute, prête à exploser. Bingo ! Ma Violette, je deviens une

               vraie manipulatrice. Je me sens affreuse, rosse et méchante. Et le pire - tu ne vas pas
               me  croire -  c’est  que  j’adore  ça ! Mais  personne,  personne  je  te  le  jure,  ne  me

               soupçonne, ni chez moi, ni ailleurs. Je compartimente.


               — Parfait ! Motus. On ne change rien. Pour le moment, c’est bien engagé. S’il se passe

               la moindre chose - même insignifiante -, je veux être informée en temps réel. Par SMS.
               C’est pratique et discret quand je suis au boulot. Et ça permet d’affiner le dispositif à

               l’instant T. »








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