Page 52 - tmp
P. 52
— Tu l’imites trop bien, pouffa Noémie. Moi non plus je n’ai pas aimé ce temps de
l’apéro où chacune donnait de ses nouvelles. Au début ça se passait super bien, mais
au bout d’un moment ça s’est plombé.
— Ouais. On rigolait bien à parler de nos mecs, de nos mômes. C’est quand Violette
a dit qu’elle était avocate qu’on ne s’est plus regardées pareil. Moi Charlotte, la robe
noire d’avocate, c’est pas pour moi. Moi, c’est un tablier bleu taché du sang des
bestiaux que je découpe. La besogne, je m’y colle moi. Même si j’ai été promue
conductrice de ligne… Je suis jalouse ! »
Grognement de rage.
« T’as un mec, non ? Et trois beaux enfants !
— C’est vrai qu’avec Paul on s’éclate! » concéda Charlotte, le regard enjoué et la
moue friponne.
— Violette est seule, elle. Du moins je crois. Ceci dit, elle a fait silence radio sur sa
situation sentimentale.
— Justement, nous toutes en avons rajouté sur nos vies et elle non. Comme si nous
n’étions plus assez bien pour elle. Elle est devenue carrément bourge !
— Tu exagères. Elle ne la ramène pas. C’est pas vrai !
— Justement, elle reste en retrait. C’est du mépris. Son petit sourire à la con m’énerve.
Des bobonnes derrière le fourneau, voilà pour qui elle nous prend. Elle mérite une
petite leçon !
— Ho, Charlotte, on va où, là ? Tu es en plein délire. Tu interprètes sans aucun
fondement objectif.
— Tu me connais, j’ai pas changé. J’adore les blagues.
— Ya blague et blague, hein !
— Justement celle-ci, elle va s’en souvenir ! Je connais deux ou trois de ses proches.
Je vais mener ma petite enquête. C’est sur sa vie personnelle que je vais aller la
3

