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dernière visite de ses enfants, avant que le père ne coupe les ponts. Seulement deux mois après son
incarcération.
Un simple ballotin de chocolats.
Elle en avait partagé avec ses copines de cellule. Elles étaient deux à la distraire, au
détriment de son désarroi, à ne pas se disputer quant au couchage, à savoir qui prenait quel lit
superposé. Du coup, grâce au sucre, les souvenirs avaient agrémenté l'entente au sein du trio.
Malheureusement, devant tant d'autarcie, les plaisirs disparaissaient à une vitesse exponentielle.
Enfin, quand elle mâcha dans le biscuit, les larmes lui montèrent à l'esprit. Une timide crue.
Elle se jucha contre l'épaule de Cyprien, l'agrippa, la serra fort pour ne pas laisser échapper un autre
cri.
En attendant, autour de la rame, le voyage se poursuivait comme d'habitude, quoique, un
parfum d'animation émanant, le chat, longtemps reclus dans sa petite cage portative, se mit à
miauler. Très fort. En-dessous de lui, le trentenaire chauve dormait comme un bébé, la tempe vissée
à l'accoudoir côté couloir. Les plaintes de l'animal se transformèrent petit à petit en alarme, presque
similaire aux annonces des contrôleurs SNCF. La vieille dame sortit de sa lecture, se leva du siège
et se dirigea vers le coin tapageur de la soute. Pendant ce temps, chacun chacune joua la négligence
absolue.
Y compris Victorine et Cyprien.
– Merci, balbutia-t-elle en séchant ses larmes.
Inutile de prolonger les discours de culpabilité.
Elle avala d'un trait le reste du petit beurre, jusqu'à picorer toutes les miettes perdues sur sa
tablette.
– Rien ne presse, maman. Mais c'est notre secret, insista son fiston. D'accord ?
Elle hocha la tête.
Au tour de Thibault d'être préparé à la surprise du siècle.
Si seulement on pouvait garder le silence...
Le chauve, brusquement tiré de sa sieste par la dégringolade de la cagette, sermonnait le bon
samaritain au féminin. Quant au chaton, il plantait ses griffes et hérissait ses poils dans les bras de
son maître.
Un énième spectacle au bon plaisir des voyageurs.
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