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Elle le voyait, le camion, il arrivait doucement mais elle apercevait les phares dans la

               nuit qui la fixaient comme les yeux du diable. Tout doucement il se rapprochait, et il
               allait bientôt l’écraser.


               Il fallait qu’elle voie la réalité en face, quelqu’un allait se douter de quelque chose.

               « L’arrivée  au  terminus  en  gare  de  Paris  Montparnasse  se  fera  dans  15  minutes.

               Veillez à rassembler toutes vos affaires et ne rien n’oubliez à bord merci. » la voix

               monocorde et froide se fit entendre dans le wagon. Lyssa prit son unique valise et se
               dirigea vers le sas vide.


               Désemparée elle s’appuya contre la paroi en plastique et contempla la situation.

               Je n’ai pas grand nombre de solution, je peux vivre ma vie jusqu’à ce que quelqu’un

               découvre, vivre avec le poids immense et la conscience tachée, me torturer jours et

               nuits en repensant à tout, vivre chaque jour comme j’ai vécu ces infames heures dans
               ce train.


               Cette  solution  semblait  peut  envisageable.  Son  esprit  était  son  bourreau,  il  ne  la
               laisserait pas seule une seconde de plus.


               Tu peux aller à la police. Tout leur dire. T’aurais surement droit à une peine réduite,
               en plus ce n’était pas prémédité. Et tu fais quoi après, quand tu sors de prison, avec

               un trou pareil sur ton CV ? adieu les postes honorables ça c’est sûr.


               Son regard se perdit dans le paysage qui défilait à toutes vitesse à travers la vitre de
               la porte du sas.


               Les trains, ça va vite non ?

               Et tu vas leur dire quoi aux flics hein ?


               Juste une petite marche. Un simple pas et tout s’arrête.


               « On avait prévu un petit weekend entre filles vous savez. Une petite réunion. »

               Les rochers ont l’air assez pointus.


               « Tout le groupe de potes. Un total de 6 personnes. »

               Tomber sur le cou, une mort instantanée.
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