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Puaw mais c’est déguelasse ce truc !


               Elle  sortit  les  chips  saveur  barbecue  de  son  sac.  Elle  ouvrit  le  paquet  et  l’odeur
               alléchante lui sauta au nez. Elle en fourra une poignée dans sa bouche, savourant le

               goût de poulet et de sauce piquante et salée.

               Je peux sentir tous les E-35 et les E-487, mais je m’en fous c’est trop bon ce truc !


               Après  avoir  englouti  le  paquet  entier,  elle  se  sentit  déjà  mieux.  La  panique  était

               toujours là mais elle faisait comme si de rien n'était, un jeu qu’elle maîtrisait depuis
               longtemps. Le contrôleur s’approcha de son siège. Avec un geste sec, il lui tendit la

               main.  Elle  posa  son  ticket  dans  sa  paume  ouverte  et  avec  sa  petite  machine,  il
               approuva son titre de transport qui émit un petit « bip » courtois.


               Wow il a l’air tellement heureux de travailler ici ce mec !

               La jeune femme épuisée appuya sa tête contre la vitre, la froideur du verre la réveilla

               un  peu.  Elle  regarda  vaguement  le  paysage  défiler  quand  une  voix  robotique  et

               déprimée annonça le premier arrêt en gare de Morbrieu. Le quai était minuscule et
               encombré de monde mais au milieu de la foule qui fourmillait comme des insectes, se

               tenait une femme, la fixant intensément.

               Elle.


               Sa respiration se saccada et sa vision se troubla à cause des larmes qui lui montaient.


               Des pleurs de peur.

               Alors que le train recommença à rouler, elle se précipita vers les toilettes du train.

               Avec une force inouïe, elle claqua la porte et reposa ses mains sur le rebord de l’évier
               en plastique. Le miroir craquelé lui donna un faible reflet de son visage tordu de terreur.

               Elle alluma le jet d’eau et aspergea ses joues en feu, la basse température agissant

               comme une gifle qui lui remit les idées en place.

               C’est pas elle, Astraea n’est pas là. T’as juste eu une vision.


               Le tsunami de panique redevint une simple vague.

               Astraea n’est pas là. Tout va bien. Retourne t’asseoir.


               La jeune femme se dirigea avec de petits pas incertains vers son siège poussiéreux.
               En se laissant tomber sur son fauteuil, elle lâcha un long soupir témoignant de son
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