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– Oh mon dieu, je m’en souviens maintenant. Oui, tu as raison. C’est
pourquoi on ne connait pas ces filles. Mais dans ce cas, ça rime à quoi, cette
comédie ? Pourquoi disent-elles qu’elles nous connaissent ? Et puis, je me
souviens aussi de ça, la prof d’anglais, ce n’était pas Madame Jones comme
elles l’ont dit mais Madame Schmidt »
Les deux femmes se regardèrent, silencieuses, incapables de comprendre
cette histoire.
« Je n’aime vraiment pas cela, conclut Margot, toujours sur le ton du
murmure.
– Moi non plus, répondit Marie. Moi non plus, mais alors pas du tout.
– Bon, je ne me souviens pas de toi., Marie. Peux-tu me parler de toi ? Nous
n’avons sans doute pas été copines.
– Pas étonnant, je ne suis restée dans cette classe qu’un trimestre. Lou était
ma meilleure amie, mais mes parents ont déménagé et on est partis ailleurs.
Je n’ai plus entendu parler de Lou, on n’avait pas gardé le contact. Et toi ?
– Eh bien, je ne me souviens pas qu’elle ait été dans ma classe l’année
suivante.
– Ecoute, j’ai beaucoup réfléchi. Je crois qu’elle a disparu. Et si elle était
morte ? Ça expliquerait la jumelle qui se fait passer pour elle.
– Mais ça n’explique pas l’attitude des autres. Elles ont montré qu’elles nous
connaissent. Elles sont sur la photo. Elles ont plein de souvenirs de la classe.
Non, je ne comprends pas. Voilà mon conseil. Ça ne sent pas bon, moi je
repars demain, je n’aime pas les atmosphères malsaines, et je te conseille
d’en faire autant. Dommage, car la ville est magnifique et j’aurais aimé la
visiter un peu plus ».
Les deux jeunes femmes résolurent de se retrouver le lendemain à la gare,
et voici comment Margot se retrouva sur la première marche du train avec sa
petite valise, entra dans un wagon sous l’œil d’Olga et de Blanche, et
ressortit du train aussitôt que celles-ci quittèrent la gare. Elle attendit un
moment, guettant l’arrivée de Marie, mais celle-ci avait dû renoncer à partir.
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