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« Je dois la retrouver quand même, se dit la jeune femme. Nous devons
                   réfléchir ensemble à ce qu’il s’est passé ici ». Elle s’en voulait de n’avoir pas

                   pris la veille le numéro de téléphone de la jeune femme, trop persuadée que
                   celle-ci allait la rejoindre à la gare.


                   Margo trouva un charmant petit hôtel en ville, y déposa sa valise puis loua

                   une voiture qui lui permettrait d’épier la maison de Lou sans attirer l’attention
                   plutôt que de rester debout sur un trottoir. Il y aurait bien un moment où

                   Marie sortirait de la maison. Elle n’eut pas longtemps à attendre : au bout
                   d’une demi-heure le petit groupe sortit de la demeure, mais sans Marie. Et

                   soudain Margot fut saisie de stupeur : ces six filles avaient un sacré air de

                   famille, toutes avec la peau très blanche et des taches de rousseur, toutes
                   avec les mêmes yeux verts bordés de brun, toutes avec des lèvres très

                   minces et un menton un peu proéminent, et la même couleur châtain clair de
                   leurs chevelures. Comment avait-elle pu ne pas le remarquer ? Ces six filles

                   étaient sœurs, cela lui parut l’évidence même. Mais où était Marie ? Margot
                   était arrivée très tôt à la gare, et elle avait vu partir le train. Elle était donc

                   absolue sûre que Marie n’était pas venue au rendez-vous. Mais ce dont elle

                   était également sûre, c’est que cette affaire cachait un mystère auquel Marie
                   était liée. Peut-être la jeune femme était-elle en danger ? Elle devait

                   absolument entrer dans la maison. La veille elle avait vu que Lou avait placé

                   une clé sous le paillasson. Elle escalada la clôture, se laissa retomber dans
                   le jardin, trouva la clé, ouvrit la porte, remit la clé à sa place et se précipita

                   dans la chambre de Marie qu’elle trouva profondément endormie et qu’elle
                   ne parvint pas à réveiller. A côté de la jeune femme elle vit un tube de

                   comprimés. Alors c’était cela ! Elle avait été droguée.

                   Que faire ? Sinon attendre un peu en espérant que les autres ne reviennent

                   pas trop tôt. Elle s’assit sur le fauteuil de la chambre et se mit à lire une
                   revue. Au bout de deux heures, la jeune femme n’était toujours pas réveillée

                   et Margot se sentit devenir nerveuse. Elle devait retourner rapidement à la

                   voiture et attendre une occasion plus favorable. C’est alors qu’elle entendit
                   des bruits de voix, et se sentit affolée. Elle ne trouva pas mieux que de se

                   cacher sous le lit.

                   « Marie ! appela Lou. Tu n’es pas encore réveillée ?


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