Page 110 - tmp
P. 110
« Je dois la retrouver quand même, se dit la jeune femme. Nous devons
réfléchir ensemble à ce qu’il s’est passé ici ». Elle s’en voulait de n’avoir pas
pris la veille le numéro de téléphone de la jeune femme, trop persuadée que
celle-ci allait la rejoindre à la gare.
Margo trouva un charmant petit hôtel en ville, y déposa sa valise puis loua
une voiture qui lui permettrait d’épier la maison de Lou sans attirer l’attention
plutôt que de rester debout sur un trottoir. Il y aurait bien un moment où
Marie sortirait de la maison. Elle n’eut pas longtemps à attendre : au bout
d’une demi-heure le petit groupe sortit de la demeure, mais sans Marie. Et
soudain Margot fut saisie de stupeur : ces six filles avaient un sacré air de
famille, toutes avec la peau très blanche et des taches de rousseur, toutes
avec les mêmes yeux verts bordés de brun, toutes avec des lèvres très
minces et un menton un peu proéminent, et la même couleur châtain clair de
leurs chevelures. Comment avait-elle pu ne pas le remarquer ? Ces six filles
étaient sœurs, cela lui parut l’évidence même. Mais où était Marie ? Margot
était arrivée très tôt à la gare, et elle avait vu partir le train. Elle était donc
absolue sûre que Marie n’était pas venue au rendez-vous. Mais ce dont elle
était également sûre, c’est que cette affaire cachait un mystère auquel Marie
était liée. Peut-être la jeune femme était-elle en danger ? Elle devait
absolument entrer dans la maison. La veille elle avait vu que Lou avait placé
une clé sous le paillasson. Elle escalada la clôture, se laissa retomber dans
le jardin, trouva la clé, ouvrit la porte, remit la clé à sa place et se précipita
dans la chambre de Marie qu’elle trouva profondément endormie et qu’elle
ne parvint pas à réveiller. A côté de la jeune femme elle vit un tube de
comprimés. Alors c’était cela ! Elle avait été droguée.
Que faire ? Sinon attendre un peu en espérant que les autres ne reviennent
pas trop tôt. Elle s’assit sur le fauteuil de la chambre et se mit à lire une
revue. Au bout de deux heures, la jeune femme n’était toujours pas réveillée
et Margot se sentit devenir nerveuse. Elle devait retourner rapidement à la
voiture et attendre une occasion plus favorable. C’est alors qu’elle entendit
des bruits de voix, et se sentit affolée. Elle ne trouva pas mieux que de se
cacher sous le lit.
« Marie ! appela Lou. Tu n’es pas encore réveillée ?
7

