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apporter une précision, soit pour se moquer, soit pout dénigrer. Or rien de ce
qui fut dit ce premier jour n’évoqua quelque chose pour Margot qui se

contentait de sourire et de hocher la tête. « Est-il possible, se demanda-t-elle,
que je ne me souvienne de rien de cela, contrairement à toutes les autres ?

Serais-je en train de perdre la mémoire ? ». Cela l’inquiétait un peu mais elle

n’en laissa rien paraitre.

Après le diner du soir, lorsqu’elle se fut retirée dans sa chambre, elle se

demanda ce qu’elle pouvait bien faire parmi ces femmes qui lui étaient si
étrangères, avec la vague impression qu’il devait y avoir une erreur et qu’elle

n’avait jamais été dans la même classe qu’elles, si ce n’était la photo

agrandie sur laquelle elle figurait et les quelques souvenirs qu’elle avait de
Lou. Elle ne s’était même pas rappelé les professeurs dont il avait été

question. La nuit ses rêves furent peuplés de créatures étranges allant et
venant en tous sens sans qu’on pût savoir ce qu’elles fabriquaient.

Le lendemain elle se réveilla fatiguée, fit des efforts intenses pour tenter en

vain de retrouver quelques souvenirs de cette classe, y renonça, eut du mal
à sortir du lit, puis descendit prendre son petit déjeuner. Toutes les femmes

étaient déjà réunies autour de la table et lorsqu’elle apparut dans la pièce,
les regards se tournèrent vers elle. « Je vois que la faim a fait sortir les loups

du bois ! » s’exclama-t-elle afin de détourner l’attention d’elle-même, avant
de s’asseoir sur le siège qui lui était réservé. Les conversations allaient bon

train, mais Margot se rendit compte qu’aucune n’évoquait de souvenirs

anciens. On parlait de ses enfants, des films qu’on avait vus, des anecdotes
de travail, de recettes de cuisine, mais rien sur cette classe qui était pourtant

la cause de cette réunion. Une question de Lou intrigua Margot.

« Raconte-moi ça, Margot, à qui as-tu dit que tu étais invitée chez une très

vieille copine ? ça a dû étonner du monde, non ?

– Eh bien, à mon compagnon, à ma mère, à ma sœur… et même à ma

voisine ! Ce n’est quand même pas courant.

– On dirait que tu as des comptes à rendre ! Moi je n’ai prévenu personne, dit
Blanche », et les autres éclatèrent de rire.

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