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conversation détente agrémentée de ce petit noir et d'un biscuit au chocolat.

                       -   Un peu de retard aujourd'hui docteur, vous ne m'avez pas habituée !


                       -   Oui, j'ai eu un léger empêchement, vous savez, avec ce temps d'hiver !

            Je n'osais lui avouer ma malencontreuse erreur d'aiguillage. Jeannette non plus ne remarqua pas

            mon léger tremblement lors de l'entrée de l'aiguille dans son bras.




             Soudain, de l'étage du dessous, nous entendîmes comme des cris rageurs. Mon amie intervint :

                               -  Nous ne devons pas nous inquiéter, le résident du 4ème passe sa crise ; depuis
            quelques semaines, il est super agité ! Il a perdu sa femme et a du mal à s'en remettre. Je sais qu'il

            est vraiment très malheureux ; je crois qu'il recherche un autre logement dans un rez-de-chaussée à

            défaut d'une place dans un foyer pour personnes âgées.

            Je ne soufflais mot à Jeannette,mais je me félicitais du message laissé. La déontologie passe par la

            discrétion et les secours aux plus faibles.



            Cette visite terminée, je descendis les dix marches de l'escalier et, à nouveau, frappai à la porte avec

            quelques appréhensions. J'entendis les pas traînants sur le plancher. Le vieil homme rouvrit.

                   - Voyez, je ne vous ai pas oubli,é Monsieur, je suis là, j'ai dû partir car j'avais rendez-vous

                   avec Jeannette la locataire d'en-haut comme je vous l'avais indiqué !

            L'ancien parut un peu plus calme et me questionna :


                   - Je ne comprends pas ! Vous n'êtes pas de l'agence ?

                   - Mais non, je suis docteur en médecine et, par inadvertance j'ai sonné chez vous ! Je vous
                   prie donc de m'excuser pour avoir été à l'origine de ce quiproquo.


            Le vieux monsieur marmonnait dans sa moustache. Etait-il perturbé par mon récit ou par  l'appel
            téléphonique de ce matin ? Il renchérit :


                   - J'ai cru un moment que vous apparteniez à l'agence, vous savez, ils ont diverses façons de
            venir à bout des vieux !


            Ma réponse fut formelle :

                   -  Je ne  veux pas connaître vos  affaires ? Monsieur, seul cela vous regarde, je ne suis ni
                   notaire, ni avocat. Je m'occupe seulement de médecine, et, pour me faire pardonner d'être

                   entrée dans votre intimité ? Je puis juste vous ausculter et prendre votre tension artérielle ;


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