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N° 91 Une erreur salutaire
Elle avait eu maintes fois l’occasion d’être appelée pour des soins urgents au
32, avenue du manoir, 5 ème étage, porte gauche.
Mais ce matin- là, fatiguée par une nuit d’insomnie, elle s’arrêta au 4 ème étage
et frappa porte gauche. A peine s’était-elle aperçue de son erreur, qu’une voix
résonna dans la pièce du fond : « enfin ! Je vous attendais ».
Interdite, elle marqua un temps d’arrêt et s’apprêta à quitter les lieux pour
rejoindre le 5 ème étage. Elle ne sut jamais quel élan la poussa à ouvrir la porte et
à s’avancer vers la pièce d’où provenait la voix. La curiosité sans doute !
En entrant dans ce qui devait être un bureau, elle vit un homme d’un certain
âge en train d’examiner la pièce comme s’il cherchait quelque chose de précis.
Peut-être l’appartement était-il en vente se dit-elle et la personne en visite ?
Mais dans ce cas, où était donc l’agent immobilier ?
« Ah, vous voilà enfin, ça fait un moment que je suis là ! Capitaine Clif,
commissariat central. J’ai demandé du renfort et comme ça, c’est vous qu’ils
m’envoient ? Je ne m’attendais pas à voir une femme, et si jeune ! Comme
quoi, les vieilles habitudes ont la vie dure !
« Putain, je suis coincée » se dit-elle. « Plus moyen de faire demi-tour. Faut que
je me sorte de là ! »
« Marie Sergent ». C’est le premier nom qui lui était passé par la tête. D’où il
était venu, mystère !
« Avec un nom pareil vous ne pouviez que travailler dans la police ! « Mon
collègue a dû vous mettre au courant de l’affaire qui nous préoccupe ? Nous
avons reçu un appel anonyme au commissariat comme quoi il se passait des
choses bizarres dans cet appartement. Mon coéquipier est souffrant c’est
pourquoi vous êtes là. Paraît qu’il y des drôles de bruits, des va et vient à
n’importe quelle heure du jour…..La boite aux lettre indique que l’appartement
appartient à un certain Mr Lenoir mais quand le concierge m’a ouvert la porte
(j’ai un mandat de perquisition, rassurez-vous), il n’y avait personne. Tout
semble clean à première vue…. Je me demande si nous ne sommes pas venus
pour rien… »