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Mathilde s’exécuta, elle choisit de lui faire confiance, après tout, il paraissait sincère. En
face du fauteuil se trouvait un tableau. Le paysage représentait un lac autour duquel une
promenade avait été aménagée. Des marcheurs déambulaient, prenant le temps, d’autres
personnes déjeunaient en famille sur une couverture. Le printemps semblait bien installé avec
ses arbres fleuris et sa lumière renaissante. Le regard de Mathilde s’attarda sur ce tableau qui
lui paraissait familier. Puis, sortant de sa rêverie :
— Mais, vous voudriez qu’on parle de quoi ?
— Il est beau ce tableau, n’est-ce pas ?
Mathilde fronça les sourcils et montra un air agacé.
— On se connait ?
— Oui, on se connait, mais tes souvenirs sont sûrement un peu… transformés.
— ?
— En tout cas, je pense beaucoup à toi et je suis fier de toi.
— D’accord, mais, faudrait me dire qui vous êtes et dans quelle circonstance on s’est déjà
rencontrés…
La voix ne répondait pas, comme si elle hésitait. Alors Mathilde montra de l’impatience et
esquissa un mouvement. La voix réagit immédiatement.
— Regarde derrière toi sur la bibliothèque juste au niveau de tes yeux…
Mathilde se leva prudemment et se dirigea à l’endroit nommé.
— Sur ta gauche, il y a un livre avec une couverture ancienne. Le titre c’est : Les Beaux
prés, l’auteur est très peu connu. Attrape-le et observe la préface.
Mathilde ouvrit le livre à la page dite et lut la phrase à haute voix :
« Les gens que nous avons aimés ne seront plus jamais où ils étaient, mais ils sont partout
où nous sommes » Alexandre Dumas.
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