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monde et aux innombrables heures d'enseignement de toute une vie. Si nous avions pu
bavarder un peu, ajouta la vieille dame, car vos visites, ma petite Alice, se font toujours au
pas de charge, j'aurais pu vous parler d'une brillante élève que j'ai eue: Claire, votre mère!
Mais...Votre "Marche turque" si enlevée, si maitrisée ne pouvait me laisser indifférente et m'a
rappelée la signature de votre maman. J'ai entendu vos explications. Tout cela est bien triste,
mon enfant, et contre les aléas de la vie, il ne faut pas vous sentir coupable.
Xavier a eu pour compagne une autre de mes plus brillantes élèves, celle qui m'a remplacé
alors que la maladie gagnait du terrain. Elle est partie il y a un an, toujours pour la musique,
avec le grand chef d'orchestre italien Monteverdi, abandonnant compagnon et piano!
Alice se rendit compte que sa main était toujours blottie dans celles de Xavier, et que ce
contact, joint aux belles paroles qu'elle venait d'entendre lui faisait un bien fou. Une
surpression intérieure qui la parasitait depuis si longtemps avait soudainement disparu.
L'apaisement viendrait-il enfin?
Ma chère Alice, comme vous le voyez nous ne sommes pas aujourd'hui en situation ni de
peindre, ni de poser, mais sachez cependant que j'ai avancé le tableau...
Elle entendait sa voix basse de façon lointaine, se rendant compte du bien que lui faisait leur
présence et qu'il lui fallait maintenant privilégier cette situation, dire non à une vie
professionnelle qui l'épuisait, retrouver la musique et faire confiance à l'homme au catogan...
(...) je dois d'ailleurs présenter dix tableaux à la biennale de Genève à la fin du mois
prochain! C'est une invitation pour deux personnes... Comme qui dirait pour le peintre et sa
muse! Oh, oh! Alice vous m'entendez ?
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