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- Bon, M. Geoffroy, dit-elle après avoir découvert la plaie, je suis satisfaite de voir qu’on a
obtenu un début de cicatrisation. Je vais faire des photos que je vais envoyer à votre médecin afin
qu’il me dise comment il envisage la poursuite du traitement.
Elle envoya les photos, termina les soins et referma sa mallette.
- Je reviendrai demain avec les consignes du médecin. D’ici là, passez une bonne journée.
Le lendemain matin, elle poussait la porte de l’immeuble de M. Geoffroy sans se douter une
minute de ce qui l’attendait. Dans le hall, deux hommes se jetèrent sur elle, lui arrachèrent la
mallette des mains, lui tordirent les bras dans le dos et refermèrent les menottes sur ses poignets. Ils
la poussèrent ainsi entravée dans la voiture de police stationnée devant la porte. La voiture démarra.
Choquée, elle bredouilla :
- Que se passe t-il ? Laissez-moi aller voir mes patients ! Ils ont besoin de moi !
Un policier la fouilla à la recherche de son portable et elle put téléphoner :
- Maryse, je ne sais pas ce qui se passe, mais je ne peux pas assurer ma tournée. Est-ce que tu
peux t’en charger avec Lisa ? Je montais chez M. Geoffroy lorsque j’ai été arrêtée…Oui…
l’ordinateur est à jour, regarde et prends le relais…oui…je te rappelle…
Ses accompagnateurs avaient le visage fermé. Arrivés au commissariat, ils la poussèrent dans
l’escalier jusqu’à un bureau occupé par un homme aux traits sévères.
- Inspecteur Morris, se présenta t-il sèchement.
Elle était ahurie. Que lui reprochait-on ?
- Pourquoi avez-vous tué M. De La Cosserie-Bonpierre ? lança t-il à l’infirmière. Une entrée
en matière qu’elle reçut comme un coup dans le sternum.
Elle était abasourdie par tant de brutalité et se prit un instant pour l’héroïne d’un film à
suspense qui aime à désorienter le spectateur dès les premières images. Elle rassembla ses idées pour
comprendre un tant soit peu ce qu’il lui arrivait. De la Cosserie-Bonpierre était le voisin de M.
Geoffroy, elle se rappelait que c’est ainsi que son malade avait nommé l’occupant de l’étage
inférieur. Elle était entrée chez lui par erreur et avait accepté son café. Et maintenant, il était mort
assassiné. C’étaient trois phrases intelligibles et pourtant elle ne parvenait pas à en trouver la
cohérence.
- Je…je…
L’inspecteur était catégorique dans son accusation. L’invraisemblance de la situation lui
faisait perdre ses mots.
- M. De La Cosserie a été poignardé à l’aide d’un scalpel, a établi le médecin-légiste.
Racontez-moi votre matinée d’hier ?
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