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derniers jours il trouva en elle une merveilleuse compagne. Sa présence régulière, ses mots étaient de
véritables baumes. Le jour de l’enterrement, juste derrière la famille, il soutenait Josie à son bras
gauche et lui même trouvait en Clarisse un soutien indéfectible sur sa droite. Pleurant et renifflant la
fidèle clientèle du Sporting complétait le cortège.
Un mois plus tard Josie se mit sur son trente et un pour un entretien d’embauche. Le soir elle avait fait
le forcing pour repasser un tas de linge propre qui s’empilait dans sa buanderie. Chemisier de marque,
jean, talons hauts… quand elle y mettait du sien Josie savait être élégante. Elle gara la vieille Dacia
cent mètres avant l’entrée des bureaux. Merde! Elle avait oublié ses masques. Machinalement elle mit
sa main dans la poche arrière de son jean et un sourire éclaira sa face. C’était bien d’être un peu
bordélique. Elle en avait laissé un lors du passage dans la machine à laver. En s’apprêtant à le mettre,
un morceau de carton tomba par terre; Son ticket de Loto qu’elle n’avait pas retrouvé ! Il était pas mal
défraichi mais toujours lisible.
Depuis ce funeste jour, Romain le patron du Sporting n’avait cessé de la tanner en lui disant qu’il y a
avait de fortes chances qu’elle détienne le billet gagnant: “ j’ai vu presque tout mes clients et c’est pas
eux”Détachée elle répondait “ et les tickets de Violaine ?”; on ne les avait pas retrouvés et si le
meurtrier les avaient empochés sans doute ne viendrait il pas réclamer le gros lot;
Evidemment elle n’était pas du genre à avoir garder en tête la grille gagnante. Sans conviction elle se
décida néanmoins à appeler Romain. Il lui égrena les chiffres et lui dit qu’au cas où,ça faisait quand
même 3 millions et demi d’euros. Elle bredouilla quelquechose. Dans sa tête ce fut un tsunami: la
pleine lune, les statistiques, les vendredis 13.
Saloperie de Vendredi 13. Elle aimait tant chambrer Violaine sur ce jour qui lui semblait si ordinaire.
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