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vieille Dacia pourrie.” Un “ ça n’a rien à voir” coupa court à la  discussion et tout le monde jugea qu’il

            avait quelque chose d’urgent à faire et qu’il était temps de déguerpir. Romain leur jeta au passage;” et
            n’oubliez pas de passer demain pour arroser le gros lot”.

            Violaine se dit qu’elle avait déjà refait sa mise en vérifiant qu’elle n’avait pas de PV sur son pare brise.
            Elle démarra en sifflotant.

            Elle avait pris l’initiative du choix du restaurant car l’homme avec qui elle avait rendez vous lui avait
            dit qu’il connaissait peu  Quimper. Il s’était installé dans la région depuis seulement quelques semaines.

            Elle aimait bien Le Pleyel avec son piano quart de queue et sa déco au caractère romantique.

            Un peu ténébreux le type n’était pas vraiment son genre. De plus pas très causeur. Comme elle ne
            l’était pas non plus, il y eut quelques silences pesants jusqu’à ce qu’elle lui demande s’il savait jouer du

            piano. “Un peu “répondit il. Il se leva, chuchota à l’oreille du serveur qui fit un petit oui de la tête en lui
            mimant de jouer doucement. Il s’installa et interpréta très habilement “My Way”. Violaine qui n’avait

            connu que des sportifs de salon qui se baffraient de rugby à la télé, fut soudain subjuguée. Tout lui
            sembla alors comme dans un conte de fée même la crême brulée pas tout à fait décongelée que lui

            apporta le serveur.

            Bien sur elle fut un peu décontenancée qu’il ne lui offre pas le repas mais en sortant du restaurant, elle
            avait toujours la mélodie de Sinatra en tête. Elle ne détesta pas qu’il la prenne par le bras d’autant que

            l’air était un peu frisquet. Il proposa :”en arrivant j’ai vu qu’il y avait une promenade le long de la

            rivière. On pourrait s’y balader un peu?”Elle acquiesça
            Au même moment, dans un restaurant voisin, Bernard était sous le charme; Clarisse, la jeune femme en

            face de lui était non seulement sublime mais spirituelle. Quand il dut lui avouer qu’il ne connaissait
            rien à l’art moderne alors que cela semblait être une de ses passions, elle ne s’en formalisa pas et

            répondit avec un grand sourire qui le fit fondre; “ J’adore expliquer , de toutes façons c’est plus une
            affaire d’émotion et tu as l’air d’être plein de sensibilité “ Sa tchatche habituelle devenant inopérante il

            esquissa un sourire de gamin pris en défaut. Il rendit les armes. Elle était déjà la maîtresse, il serait son

            chevalier servant. Ils sortirent les derniers du restaurant mais elle lui dit qu’elle devait rentrer car elle
            habitait chez ses parents et qu’elle ne souhaitait pas les inquiéter. En sortant de la voiture elle lui

            déposa un léger baiser au coin de la bouche et lui promit de le rappeler le surlendemain.
            Comme à son habitude Josie qui menait une vie de patachonne commença une lessive vers 23 h en

            bourrant au maximum sa machine à laver le linge. Tout y passa sans ménagement : serviettes de toilette
            ( chez elle les serviettes de table étaient considérées comme superflues), jeans,  son nouveauT shirt

            indigo qui allait probablement dégorgé sa couleur, culottes… A 1 heure du matin elle regarda sur


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