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d’eau d’en haut l’enflaient, le transformaient en une rivière, qui elle-même se gonflait en torrent et
               finissait sa course folle dans la gueule du loup.

               Lou parait les offensives de ces nouveaux attaquants, volant d’un coté puis de l’autre grâce à ses
               pieds parés d’Aigle.

                      Heureusement un bagagiste était passé prendre sa valise au seuil de sa prison, sinon celle-ci

               lui aurait fait office de boulet dans cette course pour la liberté.
                      Toujours virer de bord, sauter de bâbord à tribord, d’un pied sur l’autre, jusqu’au haut de

               cette ruelle. Lou jouait à la marelle comme un soldat qui évite les balles. Arrivée en haut  elle sauta
               à pied joints dans le ciel plein d’eau. Plouf- Plouf ! Lou pouvait faire glouglou, alors qu’elle

               émergeait tout en faisant des clapotis dansant et chantant sous la pluie.

                                        « I'm singin' in the rain, Just singin' in the rain,
                                           What a glorious feeling, I'm happy again.

                                           I'm laughing at clouds, So dark up above,
                                     Cause the sun's in my heart, la la la la, la la la la … »



                      L’allié, le dernier arrivé avait bien éclairci ce chant de bataille puisque le temps plus
               clément laissait transparaitre une accalmie peut-être signe d’un armistice et un de traité de Paix.

               Comme pour fêter la victoire, Lou chanta de plus en plus fort :
                                    « Let the stromy clouds chase, Everyone from the place,

                   Come on with the rain, I've a smile on my face, I walk down the lane, With a happy refrain,
                             'Cause I'm singin', Just singin' in the rain.    la la la la, la la la la … »



                      Adieu, la kyrielle grisâtre et sa purée de pois. Bienvenue au ciel bleui et ses volutes
               légères. Fini la noirceur de la guerre, débute un monde de blancheur. Ici, le temps passait vite du

               gris sombre à la lumière. La mer fouettée par des rafales d’eau caressait maintenant docilement le
               flanc du bateau qui l’emmenait vers sa liberté. Lou savourait le spectacle des ultimes et légères

               gouttes qui miroitaient dans les rayons du soleil, cherchant au fond de sa mémoire, les paroles de
               chanson oubliées.

                            « Ces gouttes qui brillent, jamais m’ennuient, j’aime les perles de pluie,

                                              lovely sensation d’eau sur ma peau,
                              Ces gouttes qui brillent, jamais m’ennuient, et si c’est comme on dit,

                         Que les perles de pluie sont des anges qui pleurent, ça ne peut qu’être de joie,

                                         Ecoutons la pluie (ploup), c’est de la poésie. »

                                                                                                          2
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