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Chloé, très émue, bondit de son siège et lui sauta au cou pour l’embrasser.

                  Mathieu l’enlaça tendrement sous les regards médusés de leurs proches voisins. Il
                  s’écarta doucement et la dévisagea longuement.

                   - Chloé, t’es magnifique ! Tu n’étais qu’une jeunette quand je suis parti. Et te voilà

                  devenue la plus belle femme du monde.
                  Chloé éclata de rire. Ils se contemplèrent longtemps pour se redécouvrir. L’émotion

                  passée, ils échangèrent à bâtons rompus. Chloé se raconta. Parla de sa vie
                  d’avant, ébaucha celle de maintenant et bien sûr évoqua le vide que son départ

                  avait laissé dans son cœur et celui de leur mère. Mathieu relata ses dix années

                  d’exil. Ses tours du monde à bord de paquebots. D’abord la plonge dans les
                  cuisines de cargos, puis steward sur des bateaux de croisières, pour finir trois ans

                  au Canada dans une boîte de transports.
                   Le train approchait d’Angoulême. Chloé se leva pour récupérer sa valise. Ils se

                  retrouvèrent sur le quai et se dirigèrent vers le parking où elle avait laissé sa

                  voiture. Mais Mathieu l’entraîna vers le bar.
                    - Chloé, viens prendre un café. J’ai encore l’essentiel à te dire.

                  Assise face à son frère, Chloé frissonnait. Elle avait tellement rêvé de ce moment-
                  là.

                  Mathieu se racla la gorge et commença :
                   - D’abord, il faut que tu saches Chloé que j’ai toujours su ce que vous deveniez,

                  toi et les parents. Tu te souviens de Paul, mon meilleur ami. Je suis resté en

                  contact avec lui et il me donnait régulièrement de vos nouvelles. C’est ainsi que j’ai
                  su que tu avais quitté ta boîte de Pub et que tu étais partie en Charente. Ce fut un

                  jeu d’enfants de trouver les dates et les heures de ton train et même le numéro
                  seize de ta voiture et celui de ton siège. J’étais inquiet d’ailleurs de ne pas te voir

                  assise en face de moi. Je savais que tu étais allée voir tes copines pour quelques

                  jours mais j’ai préféré de pas les rencontrer.
                   Chloé, ce que je vais te révéler va te bouleverser. C’est à cause de tes soi-disant

                  amies que tout est arrivé. Surtout à cause de Maud. À cette époque, je sais que tu
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