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Le docteur : (rires-) ou perdue dans d’autres songes, rêveries, dans les bras de vos Amants,
dans les bras de Morphée. Voguant au gré des flots, vers d’autres horizons où la mer est
calme et où l’on peut apercevoir le reflet de vos Amants ayant les plus beaux yeux bleus du
monde et une voix résonne aux fonds des profondeurs :” t’as de beaux yeux, tu sais !?”.
Le docteur : Mme Descartes s’en alla, elle aura aimé passionnément. Et ses derniers jours,
elle qui souffrait douloureusement, surtout la maladie d’Amour. Digne des femme de marins,
elle aura attendu de toutes ses forces ces Amants, jusqu’à son dernier Amour, Alexandre
Manceau. Mais elle qui l’attendait au final?
Sa vie avait un air de “l’odyssée où Ulysse parcouru beaucoup d’épreuves, seule sa femme
Pénélope lui resta fidele jusqu’au bout, alors que tout le monde le
croyait mort…” .
Le docteur : Mme Descartes s’est éteinte sans famille à mes côtés, juste dans mes bras.
Moi, le docteur Baker’s qui devait me dépêcher pour me rendre au 5eme étage. On a qu’une
vie, parfois il faut savoir faire une pause, prendre le temps. Aussi, partager le vécu d’une
vieille dame que toute une vie on l'a aimé c’est bien plus fort que d’être aimé. Alors, on
vogue au gré des flots deci, au- delà pareille à la feuille morte. Il n’y a pas d’âge pour la
maladie d’Amour ni pour aimer.
Suzanne qui s’adresse à son dernier amour-Alexandre Manceau : Depuis toutes ses années,
j’ai gardé l’espoir et la foi que je vous reverrais , et que vous reviendrez me chercher, je suis
arrivée à bon port,“enfin je vous attendais” pour partir dans un autre voyage étoilé et céleste.
Le docteur Madame Josephine Baker’s : Par cette douce nuit, une étoile filante traversa le
ciel, chaque étoile reliée ensemble comme un collier de perles, représentait le portrait de
Mme Descartes. Cette nuit-là de mai était magique et insolite. Moi, le docteur Baker’s était
restée sans voix et très émue face à cette rencontre riche en émotions et sur le plan humain,
j’ai beaucoup appris à ses côtés, à la fin de sa vie, surtout jusqu’à son dernier souffle, j’ai eu
l’honneur de partager un moment avec une grande dame, j’ai dansé quelques pas de valse
avec Suzanne qui m’a fait partager des moments de vie, et nous avons dansé sa vie, main
dans la main, sous une pluie d’étoiles, et sous un air d’accordéon, le temps des cerises. Cette
rencontre magique et insolite, m’a redonné du baume au coeur, et le temps d’un instant cette
valse m’a rappelé mes grands-mères déportées pendant la Guerre, que je n’aurais jamais
connu, ce grand vide à combler, s’est apaisé grâce à la rencontre de Suzanne Descards. Le
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