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pour des soins urgents au 32, je ne peux rester plus longtemps, même si votre compagnie était
               agréable, et nous avons partagé un moment convivial et fort généreux de votre part.

               Je reviendrais vous rendre visite bientôt, ne vous inquiétez pas. C’est promis.
               Suzanne : Mais hélas cela sera trop tard car je dois prendre un train pour rejoindre Alexandre

               Manceau, en Italie, et voir du beau monde avec les artistes, écrivains, dramaturges...

               Le docteur : Et désolée, mais moi je dois rester ici, avenue du Manoir pour m’occuper et
               surveiller, mes patients, qui ont besoin de soins urgents. Eux ne sont pas dans leur monde

               mais dans la réalité avec leur maladie, qui les dégrade au quotidien.

               Suzanne : Ils peuvent venir avec nous, ils profiteront du soleil, et des artistes au cœur de la
               Toscane. Nous sommes de deux mondes différents. Mais, ils auront leur place dans le train.

               Par contre leur place est au Manoir pour être soigné. Voyager un peu, c’est une part de rêve.
               Mais ils ont arrêté de rêver, avec la maladie, qui les fait souffrir au quotidien.

               Ils leur restent les bons souvenirs, où à leurs 20 ans, ils étaient aux côtés de leur amour de
               jeunesse, Ils partageaient des moments inoubliables, où ils dansaient la valse et profitaient de

               leur vie avec passion. Un vent frais souffle sur leur vie, et ils regardent ensemble dans la

               même direction, jusqu’au bout.
               Le vent a changé de direction, c’est un nouveau cap, sur leur chemin.

               L’un est parti, et l’autre vogue toujours au gré des flots.
               Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’écouter et de vous êtes arrêté malgré votre

               insomnie au 4e étage. Vous me racontez une petite histoire pour que je retrouve le sommeil.
               Le docteur : Ah ! Madame, je crois que l’histoire que vous avez conté raconte l'histoire de

               votre vie, à travers Georges Sand. Et c’est elle qui vous a fait rêver durant toutes ces années

               de solitude, sans votre mari, et la maladie. Son histoire, que vous m’avez conté c’est l’histoire
               de votre vie, à travers cette chère George Sand, Cette histoire, vous a permis de donner un

               sens à votre propre vie, et de rêver à nouveau, être dans un autre Monde, pour oublier la

               réalité,
               le temps d’un instant, et ne plus penser aux soucis, à la maladie d'Alzheimer, la solitude qui

               pèse, l’enfermement et l’isolement avec le milieu médicalisé.
               Suzanne : Je sens que je vais faire un malaise, ou une crise d’angoisse, docteur Josephine.

               Le docteur : Ne vous inquiétez pas, je vais vous ausculter, ah vous voyez, vous avez une
               tension de jeune fille ! c’est juste un peu de montée d’angoisse, c’est sûrement, la maladie

               d’Amour, tel le tourbillon de la vie. Et vous m’avez fait rêver. Merci à vous pour ce moment

               de partage et de confiance mutuelle.
               Suzanne : On se retrouve plus tard. Madame, peut-être dans le Monde de Georges-Sand le Le



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