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qu’elle serait dans la peau de Georges Sand, et que moi je serais Alexandre Manceau.
               Le docteur Madame Baker’s Joséphine écoutait longuement Madame Descards-Suzanne,

               puis, elle commençait à s’endormir, et la résidente lui rétorqua :


               Suzanne : Ah ! Je vais demander à Maria, notre servante, si elle aurait l’obligeance de nous

               préparer une tasse de thé accompagnée d’un gâteau au chocolat.
                Si vous désirez rester dormir, il y a de la place pour vous.

               Le docteur : Non merci, vraiment je décline cette invitation, merci pour votre hospitalité,

               c’est fort aimable. Mais, je reste un petit moment avec vous au 4e étage. Mais je dois aller au
               5e dès que possible, pour des soins urgents, c’est vital.

               Suzanne : Très bien, je dirais quand même à la servante Maria de préparer la chambre d’amie
               et de vous faire monter un plateau pour vous restaurer et ainsi prendre des forces.

               Le docteur: Je vous remercie de votre gratitude et de votre bienveillance, mais ce n’est pas
               vraiment nécessaire. Après, je retourne dormir chez moi- si vous préférez dans ma maison.

               Suzanne : Je vous en prie, faites comme chez vous. Ah ! Maria, est arrivée avec le thé et le

               gâteau au chocolat. Prenons place si vous voulez bien, allons nous installer auprès du boudoir
               et près du feux de cheminée. Maria, nous a gentiment servi le café, il est comme vous aimez :

                ½ pierre de sucre de canne, et avec un nuage de lait, et vous mangerez bien une part de notre
               délicieuse “Marquise au chocolat”, bien sûr ! Vous verrez c’est un succès, un vrai régal pour

               les papilles.
               En plus, vous êtes gourmande, profitez de cette douceur, et restez un moment avec moi, vous

               semblez de bonne compagnie, ma chère et moi à mon grand âge la solitude me pèse, un peu

               plus chaque jour. Je sens que je vais faire un malaise ou une crise d’angoisse.
               Le docteur : Mais Madame, vous vous fourvoyez, je ne suis pas de vos amis de Nohant, et je

               ne peux rester avec vous, une minute de plus. Prise d’une insomnie je me suis arrêtée par

               mégarde au 4e étage, mais je dois continuer ma route au 5e étage, je ne puis m’arrêter et
               rester un long moment avec vous, malgré que vous êtes d’agréable compagnie. Essayez de

               comprendre que des résidents très malades ont besoin de soins urgents, leur vie en dépend.
               Suzanne : Ils attendront bien un jour ou deux. Acceptez mon invitation à rester auprès de moi,

               j’ai besoin de votre compagnie, je ne veux pas rester toute seule, ne m’abandonnez pas
               comme tous mes amants passés et mes amis qui m’ont tourné le dos “en retournant leur

               veste”au dernier moment, où j’avais le plus besoin d’eux, tous sont partis et m’ont laissé

               toute seule, je ne veux pas revivre cela, je vous en prie, de Grâce.
               Le docteur : Écoutez Madame, je dois me rendre sur le champ, au 5e étage car j’ai été appelée



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