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suppliés ou torturés, femmes violées, enfants tués, un véritable musée des
horreurs, qui habitait dans un tel lieu ?
Devait-elle frapper à chaque porte en espérant une réponse, ou devait-elle,
d'office, les ouvrir l'une après l'autre, pour savoir qui l’avait apostrophé de
la sorte ?
Alors, elle commençât par frapper à toutes les portes, mais n’obtenant pas
de réponse, elle recommença l’opération en les ouvrant une à une.
Ce qu’elle fit, en vain.
Elle arrivât, en dernier ressort, devant la porte centrale du bout du couloir,
elle l’ouvrit et entrât.
Dans cette pièce mal éclairée, une pâle lueur au niveau du plancher
l’intrigua, elle s’avança, pas très rassurée. Devant elle un étroit escalier en
spirale, qui semblait conduire à une cave, chose incongrue dans un appar-
tement en étage. Son pas résonnait en cadence sur les marches en métal.
Elle ne réfléchit pas à cela, obnubilée et comme attirée par cette lumière
vacillante. Plus elle descendait, plus la température semblait chuter de
quelques degrés.
Sa raison lui disait de faire enfin demi-tour, de ne pas s’aventurer plus
avant, d’arrêter là cette mascarade, de prendre ses jambes à son cou. Bref
de fuir… mais elle n’était plus capable de réfléchir. S’accrochant à la
rampe, elle continuât doucement de descendre, marche après marche, ses
jambes tremblaient, son cœur battait la chamade. Et elle descendait encore
et toujours un escalier qui semblait sans fin.
Une pensée lui vient : Est-ce cela une descente aux enfers ?
Pensée qu’elle refoulât bien vite, enfin qu’elle tentât tant bien que mal de
refouler, sans y parvenir tout à fait !
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