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N° 43 L’erreur est humaine.

Elle avait eu maintes fois l'occasion d'être appelée pour des soins urgents

au 32, avenue du manoir, 5ème étage, porte gauche. Mais ce matin-là, fa-

tiguée par une nuit d'insomnie, elle s'arrêta au 4ème étage, et frappa porte

gauche.

A peine s'était-elle aperçue de son erreur, qu'une voix résonna dans la

pièce du fond : « Enfin ! Je vous attendais ».

Elle fut au premier abord surprise par cette voix qu'elle ne reconnaissait

pas, malgré le nombre de fois où elle avait été voir cette malade. Et le ton

employé ne lui plaisait pas du tout, jamais elle n’avait été accueillie de

cette manière. Alors que depuis des années elle venait chez cette personne,

elle avait fini par l’apprécier cette vieille femme qui attendait tranquille-

ment la mort. Mais cette voix, pourquoi ce ton désagréable ?…

Il était quasiment impossible que ce soit sa patiente. Elle était trop bien

éduquée, un peu vieille France même parfois.

Elle eut également du mal à déterminer si c'était une voix féminine ou

masculine. En tout cas, certainement pas celle d'un enfant, le ton était trop

autoritaire. Elle regarda autour d'elle, la configuration de l'appartement lui

parut familière, mais observant mieux, elle constata qu'elle ne reconnais-

sait ni les meubles, ni la décoration.

Elle réalisa alors qu'elle n'était pas là où elle aurait dû être !

Elle s’était tout simplement trompée d’un étage, la fatigue d’une nuit sans

sommeil, due à une certaine appréhension qu’elle considérait comme non

justifiée. Il ne pouvait rien lui arriver, il ne lui arrivait d’ailleurs jamais

rien dans la vie ! Enfin c’était la première fois que cette erreur lui arrivait.

Elle songeât que c’était sa seule visite du jour et qu’après elle goûterait un

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