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Georges se rembrunit, puis répliqua :

               - Je sais que mon plan a des failles, mais je suis certain qu’il est réalisable. J’ai la conviction

               que ce n’est pas parce qu’il est simple qu’il n’est pas bon. Je ne peux pas vous aider parce que
               dès que l’antiquaire me verra il va être soupçonneux et risque d’être particulièrement attentif

               au tableau. Comme je vous l’ai dit, on a eu des mots lui et moi. Je n’ai que vous Emy.


               - Et Madame Talamot ?

                 Là, ç’avait été au tour d’Émérancie de désarçonner Georges Goujon. De toute évidence il

               n’était jamais venu à l’esprit de celui-ci d’impliquer sa bavarde voisine du-dessus dans son
               larcin.


               - Cette vieille folle ? Vous n’êtes pas sérieuse Emy ? Jamais Philomène ne pourrait participer
               à un cambriolage. Elle n’a aucune des qualités requises pour cela, vous passez assez de temps

               avec elle aux frais du contribuable pour le savoir !


                 Émérancie s’énerva à son tour :

               - Je ne vais pas relever votre dernière assertion Georges, mais sachez que mes visites font du

               bien à Madame Talamot et que donc je ne vole pas complètement le contribuable en les

               facturant à la sécu. Mais passons là-dessus. Je vous remercie de considérer que je possède,
               moi, toutes les qualités requises pour votre cambriolage, mais tel que vous le concevez, en

               plein jour et en présence de l’antiquaire, ce qui permet d’éviter les serrures et le système
               d’alarme, d’accord, votre plan est tout de même très risqué. Une personne pour faire diversion

               et une qui commet le vol, ça me paraît plus sûr. Et puis d’ailleurs,  Georges,  qui irait
               soupçonner Madame Talamot de participer à un casse ?


                 Elle venait de marquer un point. Georges réfléchissait cependant en regardant Emy d’un air

               sceptique.

               - Vous pensez vraiment qu’elle en serait capable ?


               - Bien sûr, et qu’elle en sera ravie aussi, elle s’ennuie beaucoup vous savez. Elle sera parfaite,
               elle pourra occuper l’antiquaire en jouant son rôle de vieille dame fragile que nous

               connaissons tous les deux, en le noyant sous une de ses histoires interminables, pendant que je

               subtiliserai le tableau, et m’en irai discrètement. Et puis si ça rate, personne n’ira lui chercher
               d’histoire, on dira qu’on l’a manipulée, qu’elle était sous notre emprise. Qu’en dîtes-vous ?





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