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de faire le point, de s'analyser et faire le point pour devenir libre ? Oui, peut être, même libre
de retourner dans sa coquille! Et alors, pourquoi pas ! Pour se sécuriser et revenir dans sa

zone de confort? Oui, tout en étant libre de le faire…ou pas ! Pourquoi n’avait-elle pas avoué
qu'elle avait un emploi du temps chargé qui ne lui permettait pas cette sorte de loisir ? Ce

serait tellement plus simple. Oh, puis après tout peu importe ! C’est une aventure acceptée qui

s’annonçait à coup sûr avec des surprises et des fantaisies propres à rompre la routine…

Ses rythmes biologiques décalés l'obligeaient à récupérer en pleine journée pour reprendre le
service hospitalier le lendemain à 19h30 et tenir, certains jours, jusque passée la relève du

lendemain matin...
Une pure folie, dans ces conditions, que de s'obstiner à entretenir une clientèle privée!

Cette « nuit » là, elle dormit peu et mal, revivant cent fois l'intermède chez le peintre!
Son sommeil fût agité de rêves aux situations scabreuses. Sur la toile les pinceaux

virevoltaient seuls, sans maître, inondant la toile de formes et de couleurs baroques; le piano

s'animait, le clavier se gondolait, laissant s'envoler les touches qui partaient en papillons noirs
et blancs emplissant l'air de notes cristallines...

Au réveil, elle se rendit compte qu'en fait elle ignorait tout de lui, sauf qu'il se prénommait
Xavier.

Le surlendemain, ponctuelle, comme elle appréciait qu'on le soit, Alice en ouvrant la porte

gauche du 4ème étage crut défaillir...

Le piano résonnait d'un prélude de Bach qui la figeât, faisant surgir immédiatement de cruels
souvenirs. Interloquée et émue, adossée à la porte, les larmes emplirent ses yeux. Cette

musique était comme une agression qui aurait voulu la frapper au cœur !
C'est sa mère aux doigts nerveux et virevoltants, qu'elle revoyait et entendait, avec elle à ses

côtés, s'essayant au jeu à quatre mains... Le prélude achevé, le charme fut rompu par une
Marche turque hésitante, laborieuse. Elle ne put s'empêcher:

 Ah non, pitié! Mozart ne mérite pas ce massacre !

 Je me croyais seul, désolé! C'est un morceau qui m'a toujours posé problème,

soupirât-il. Mais Alice pourquoi ces larmes...? Vous savez, Wolfgang est enterré bien loin
d'ici, il n'a pas dû m'entendre! Il sait que la raideur de mes doigts de peintre serrant

constamment le pinceau à gauche et la palette à droite, ne favorise pas l'octave...

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