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Personne ne lui répondit. Elle sentait qu’elle avait fait une erreur. Et s’il ne revenait jamais ?
            Ensuite, tout s’accéléra : elle alla dans le bureau du magicien, ouvrit la porte, descendit les escaliers

            quatre  à quatre, alla voir  le  gardien,  lui expliqua sa  mésaventure  et  insista pour  appeler tous les
            magiciens du manoir car monsieur Turlutote en était le président. Le gardien s’empara d’un haut-parleur

            afin de lancer l’alerte. Les magiciens accoururent. Ils allèrent avec Pauline dans la salle des épreuves.

            L’un d’eux dit :
                -    Pauvre monsieur Turlutote.

            Un autre lança :
                -    Qui va être le président des magiciens et du manoir ?

            Personne ne répondit à cette dernière question. Un homme, plutôt grand proposa :
                -    Il faut aller dans son bureau et le fouiller pour voir si monsieur Turlutote n’a pas laissé un mot

                    disant qu’en son absence, le président des magiciens et du manoir serait …

            La conversation s’arrêta là. Tous les magiciens allèrent fouiller le bureau. Pauline vit que le magicien ne
            fermait pas ses tiroirs, donc ce n’était pas sécurisé. Ils cherchèrent au moins pendant quinze minutes.

            Soudain, un homme leva la main au ciel et cria :

                -    Je l’ai, je l’ai.
            Il lit :

                -    Petites règles pour le descendant de M. Turlutote : Si un jour je viens à mourir et que je n’ai
                    point d’enfant(s), le ou la descendant(e) serait mon assistant(e).

            Tous les regards se tournèrent vers Pauline, qui se figea. Tremblante, elle déclara :
                -    Sauf que je ne peux pas être présidente car je ne suis pas son assistante puisqu’il ne m’a pas

                    évaluée pour la dernière épreuve.

            Tous les magiciens se regardèrent.
                -    Oui, c’est vrai.

                -    Et puis on ne sait pas vraiment s’il est mort.
            Un débat commença, puis un vote :

                -    Ceux qui veulent que la jeune femme soit présidente lèvent la main.
            Quarante mains se levèrent.

                -    Ceux qui ne veulent pas que la jeune femme soit présidente lèvent la main.

            Vingt mains se levèrent.
            À partir de ce jour, Pauline travailla les lundis et jeudis au manoir pour les magiciens, et le reste du

            temps à l’hôpital, là où elle était plus à l’aise, même avec des patients malades. Chaque soir, elle allait

            dans la salle des épreuves et pensait très fort à Christophe Colomb puis à monsieur Turlutote. Mais à
            chaque fois, elle était de plus en plus certaine qu’il ne reviendrait pas.

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