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-    Oui, bien sûr. Mais tant qu’il y a un garçon c’est lui qui a la primeur. Si son père est trop vieux
                    et qu’il n’a qu’une fille, c’est la fille qui prendra la place. Mais ceci n’est jamais arrivé jusqu’à

                    présent.
            Le magicien, qui avait oublié de dire quelque chose, se présenta :

                -    Au fait, je me nomme monsieur Turlutote.

                -    Et moi Pauline Olgord, répliqua la jeune femme.
                -    Pour faire partie du voyage, vous devrez passer quelques épreuves. Il faut toutes les réussir.

            Pauline interrogea ce magicien qu’elle trouvait assez bizarre :
                -    Pourquoi tout à l’heure, vous aviez dit « enfin, je vous attendais », alors que j’avais fait une

                    erreur ?
                -    Vous n’avez pas fait d’erreur. N’oubliez pas que je suis magicien. Je suis entré dans votre

                    esprit pour que vous frappiez à ma porte.  Voilà, mademoiselle Olgord, l’explication à votre

                    question. Maintenant, je vous en prie, asseyez-vous sur ce fauteuil.
            Il était en cuir et confortable. Monsieur Turlutote s’assit à son bureau et tendit à Pauline une feuille sur

            laquelle il y avait écrit : « Je veux bien faire les épreuves indiquées par le magicien, M. Turlutote ». Elle

            hésitait à signer, de peur de se mettre dans un drôle de pétrin. Qu’allait-elle faire si elle mourait à cause
            de ces épreuves ? Le magicien dit en souriant :

                -    Celui qui ne tente rien n’a rien.
            Cette phrase résonna dans la tête de Pauline. Pas d’épreuves, pas de voyage. Il avait peut-être raison. Il

            prit une plume d’oie, la trempa dans l’encre et la lui tendit. Elle la saisit et signa. Monsieur Turlutote
            examina la feuille et la rangea dans un tiroir de son bureau :

                -    Demain, je vous retrouve à 14 h 30 ? Soyez à l’heure. Fermez la porte derrière vous s’il vous

                    plaît. Au revoir.
            Toute  la journée, Pauline pensa  aux épreuves.  Est-ce que ça allait être  difficile ? Peut-être fallait-il

            s’entraîner, mais le seul problème, c’était qu’elle ne savait pas comment. Elle avait vingt-quatre ans,
            était infirmière et allait au manoir pour chercher des flacons et des médicaments pour ses patients. Elle

            travaillait à l’hôpital Andromède. Et voilà qu’elle était embarquée dans une situation qui la dépassait.
                                                                *

            Le lendemain, Pauline fit le chemin comme la veille, mais sans avoir souffert d’insomnies. Elle avait

            hâte de passer les épreuves. Elle frappa à la porte de monsieur Turlutote. Il marmonna :
                -    Entrez.

            Pauline pénétra dans la pièce. Il la prévint :

                -    Nous allons aller dans l’atelier.



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