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Zalie accélère le pas. Elle n’est plus très loin maintenant.
Tout à coup la vieille dame regarde dans sa direction. Elle voit nettement son visage. C’est
bien elle, cela ne fait plus aucun doute. Elle y est arrivée, elle l’a retrouvée. Mais quelque
chose ne va pas. Elle ressent comme un froid glacial l’envahir, une sorte de décharge le long
de sa colonne vertébrale. Un malaise, la fatigue sans doute.
La vieille femme se tourne à nouveau vers le bâtiment et y pénètre.
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La grille de métal rouillée n’a pas été relevée depuis de nombreuses années, se dit le
commissaire au regard de la tonne de courriers, de feuilles mortes et d’immondices accumulés
pendant des mois, voire des années. Les vitres sales et poussiéreuses du centre social ont été
badigeonnées au blanc de Meudon.
Elle ne peut pas être ici. Il n’y a plus rien.
Résigné, le commissaire, rebrousse chemin quand il surprend quelques mots d’une discussion
dans une ruelle voisine : « vous avez vu ma mère »… « je crois qu’elle est
rentrée »… « clé »…
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Zalie est abasourdie. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Elle n’a
pourtant pas rêvé !
L’entrée est celle d’un centre social à l’abandon. Une grille empêche toute entrée et
visiblement depuis longtemps. Est-elle à ce point fatiguée qu’elle est victime
d’hallucinations ?
Il y a forcément une logique.
A cette heure-ci l’œil a du mal à apprécier les distances. Sa protégée a très certainement
tourné juste après.
La rue est sombre et dans un état dramatique. Pas mal d’encombrants, des nids de poule en
nombre, une énorme benne à gravas rend l’accès impossible aux véhicules. En face, quelques
marches mènent à une porte de métal corrodée.
Un jeune homme y est recroquevillé.
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