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Pour ne pas prendre le risque de la perdre, elle traverse en courant la place.
Concentrée par son objectif elle manque de renverser un petit garçon qui court après son
ballon. Cet incident a détourné son attention quelques instants. La silhouette a disparu de son
champ de vision mais elle ne peut être qu’en train de descendre les escaliers.
Arrivée en haut des marches, la vue est imprenable sur des kilomètres par le corridor sans fin
que constitue la percée de la rue Estelle sur la rue Grignan.
Personne. Il n’y a personne dans les escaliers.
A moins qu’elle soit rentrée dans un des immeubles juste avant. C’était alors une fausse
piste ? C’est tout à fait possible après tout.
Ou alors…elle a pris l’entrée du métro quelques dizaines de marches plus bas. Zalie déteste
cet endroit crasseux et puant, mais elle doit en avoir le cœur net. Il lui faut absolument arriver
avant qu’elle ne monte dans la rame.
Elle descend les marches quatre à quatre, s’engouffre dans l’antre empestant l’urine et court
aussi vite qu’elle le peut vers les quais.
Le prochain ne passera que dans quelques minutes. Il n’est donc pas trop tard.
Elle regarde partout mais aucune trace de cette dame.
Zalie revient à la réalité. Cette recherche est du délire. Une demande désespérée d’un vieil
homme, peut-être sénile qui sait.
La fin de journée n’est plus très loin. A quoi bon…Et puis si ça se trouve, cette femme était
peut-être celle recherchée par la Police ? Ou peut-être est-elle tout simplement rentrée un peu
plus tard que d’habitude.
C’est décidé, elle rentre.
Elle descend les marches de l’escalier monumental et tourne sur le cours embouteillé. Les gaz
d’échappement rendent l’air irrespirable et constitue un brouillard nauséabond rendant sa vue
moins précise, d’autant qu’on est entre chien et loup.
Pourtant, elle ne rêve pas. La même silhouette vient d’apparaître quelques dizaines de mètres
devant elle. Ce n’est pas possible !
La vieille dame est immobile et fait face à un bâtiment.
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