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empressement d'aller pénétrer dans l'appartenant en face. Elle prit  congé en promettant de
               repasser avant la fin de la semaine.


               Aussitôt, elle frappa à  la porte voisine et attendit une réponse sur le palier. Elle  eut l'

               impression que quelqu'un s'approchait comme un félin rusé pour la regarder par l'œilleton
               translucide. Elle vit une ombre voiler sa circonférence, comme si un œil se posait doucement

               dessus avant de s'en  retirer. Personne ne bronchait, elle cogna une seconde fois,  puis une

               troisième, avant de tenter de tourner la poignée qui, cette fois, résista. Elle se sentait épiée et
               commençait à se demander si on ne jouait pas avec ses nerfs, mais dans quel but?


               Elle n'avait rien à se reprocher bien au contraire. Depuis tant d'années, elle n'avait cesser de
               soigner, de dépanner, parfois d'offrir la gratuité des soins, elle vivait son métier avec la fougue

               d'une générosité sans borne, souvent jusqu'au sacrifice.


               Alors pourquoi ce mystère ? Agacée, rageuse tout à coup, elle décida de retourner à l'assaut de

               cette porte, quitte, pourquoi pas à la défoncer.

               Elle s'aperçut alors qu'un nouveau message s'affichait sur son téléphone, un double message

               cette fois ci, vocal et textuel :


               " Je vous attendais et vous avez préféré quelqu'un d'autre. Mais enfin, pourquoi ? "


               Prise d'une sorte de panique, elle se rua vers le panneau de bois et se mis à taper dessus en
               hurlant de cette sorte de rage crée par la frustration.


               " Ouvrez, ouvrez, vous allez ouvrir et me dire qui vous êtes ou j'appelle immédiatement la

               police, ça suffit maintenant !"

               Ce qu'elle fit d'ailleurs dans la foulée pour leur expliquer en détail tous les évènements vécus

               depuis la veille.


               Elle demanda à avoir en direct le commissaire, qu'elle connaissait bien pour travailler avec lui
               souvent pour des motifs variés. Les intermittences de la misère sociale la conduisait à serrer

               les rangs avec les différents intervenants du terrain et les forces de l'ordre en faisaient partie.


               Elle voulait lui faire entendre les messages reçus comme preuve qu'elle ne divaguait pas et
               qu'il s'agissait bien d'une forme de harcèlement, de quelque chose d'anormal, qu'il fallait tirer

               l'affaire au clair le plus vite possible.




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