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N° 12                               Borsalina



            Il pleuvait ce jour-là̀ lorsqu’elle s’est levée.
            « Ah ! au fait quel jour sommes-nous ? » se dit-elle. « Vendredi 13 ?! Zut ! »

            Elle n’aimait pas les vendredis 13 qui lui réservaient toujours des surprises.





            Je m’appelle Mathis Salvain, lieutenant de police à Lyon, sous les ordres de la capitaine Marie Stevenson,
            depuis dix mois.


            Nous travaillons sur cette affaire depuis quatre semaines.

            Quand on l’a transférée à notre groupe, nous devions déjà déplorer trente-six victimes.
            Des cadavres dans onze départements, un modus operandi identique : nous avions hérité d’un tueur en

            série !


            La virée meurtrière avait débuté à Toulon en juin 2013, puis à Reims en juillet pour aller à Rennes, en

            août et ensuite Lille en septembre. A chaque fois, deux hommes et une femme.
            Changement de cible alors : trois individus de sexe masculin à Bordeaux en octobre, à Strasbourg en

            novembre et Montpellier en décembre.
            Ensuite des assassinats exclusivement de quatre dames à Nantes en janvier 2014 et Nice en février.

            Et puis en mars, ce fut le tour de la ville rose chère à Nougaro où une grand-mère, une première et deux

            sans domicile fixe furent tués.


            Borsalina, comme on l’appelait en hommage à son borsalino gris foncé qu’elle mettait chaque jour, était

            un personnage singulier. Excellente enquêtrice, elle travaillait en décalage total, semblant préférer la nuit
            pour exercer ses talents de fin limier.

            Elle commençait vers 17 heures et rentrait vers 9 heures pour en dormir cinq. Elle n’avait pas besoin de
            plus. Le boulot et sa vie ne faisaient qu’un. Son seul hobby ? Le billard à la maison, accompagné d’un bon

            rhum.
            Elle était adorée de sa hiérarchie grâce à ses résultats et de ses collègues à qui elle n’imposait pas ses





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