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chuchoté à voix basse par le guide. Les Français ont su qu’il a voulu dire : Merde… Quand on parle
du loup: « bonjour Si Ala-edine »
pas de réponse. il fallait mettre beaucoup plus de courtoisie, il ajouta donc:
« Il fait un temps à faire saigner le nez d’un bœuf, vous ne trouvez pas ? »
la réponse ne se fit pas attendre. Alain fit descendre la vitre pour dire :
« Y’a pas que le bœuf qui est entrain de saigner »
Le bonhomme a cru que ce n’était pas Christian le trader qui allait lui payer ses honoraires, il a bien
cru que c’était Alain le vicomte qui allait lui régler son compte…Il se figea… Puis tourna la tête vers
la cousine comme pour dire: à moi Évelyne… Puis ce fut une métamorphose, un soupir de
soulagement et ses yeux scrutaient les jambes d’Évelyne comme pourdire : J’aime,
j’aime, j’aime, j’aime. J’aime tes genoux… ça me rend fou. Christian devait se dire : à quoi il joue le
bougnoule ? Oser mater ma gonzesse en ma présence et devant son cousin. Regardant ses propres
jambes,elle s’est rendu compte que c’est elle qui saignait. Ça descendait jusqu’au creux de la cheville,
c’étaient sans doute ses règles…Nom d’une merde arabe…Elle est allée s’abriter derrière un
tronc d’eucalyptus pour s’essuyer, elle fut aussitôt suivie par son mari.
Au volant, le vicomte redémarre et passa devant cet énergumène resté planté là comme un
vrai eucalyptus : « Accompagne-les jusqu’à la porte de la maison »
***
La cousine et son mari furent accueillis bien comme il se doit à l’intérieur de la maison. Il y
avait du monde. Interrogée par son mari auparavant sur ce sujet, elle lui avait dit qu’il vivait
seul dans cette villa. Lorsqu’ils se sont serré la main droite, Évelyne a senti une baisse de
température anormale chez son cousin, tout à fait l’opposé de ce qu’elle avait senti chez la
Tzigane, à croire qu’il était dans un état d’hypothermie.
Dans ses rêves, ce n’est pas une sorcière arabe qu’elle a vue. Elle a vu autre chose. Elle
fut réveillée par un tonnerre assourdissant, elle alla jusqu’à la fenêtre pour voir, dehors,
ça coulait à flots. Quelqu’un marchait dans cette pluie torrentielle sans parapluie, puis
s’arrêta pour fixer du regard la dame à sa fenêtre au premier étage… Ses cheveux et son
chapeau de paille ruisselaient, mais elle n’a pas vue de visage…ou sont ses yeux ?....
On dirait qu’il était entrains de prendre une douche. Puis, il passa son chemin.
Le lendemain, consciente que ce n’était pas un rêve, elle alla s’entretenir avecNadir :
« Y’a-t-il quelqu’un d’autre avec vous dans cette maison? »
« Oui, il y a toujours Rabia et la clique, mais… ce sont des gens fous et jamais ils
n’entrent ici »
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