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allumés qui semblent aller vers la bonne direction, la ville. Un tracteur de labour qui s’arrêta,

             un homme était descendu tandis que le chauffeur restait au volant. Les loups ne fuyaient pas,

             au contraire ils avançaient en montrant leurs crocs. Alain n’attendait qu’un signe pour
             monter dans le tracteur, mais le superstitieux paysan semblait reconnaître le fils du fantôme

             sous les projecteurs :
                                 « Tu es le fils de Quaswar, n’est-ce pas ? »

             Alain ne répondit pas et l’homme est allé vite rejoindre son compagnon

             « Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi on ne le prend pas ? » « Démarre, c’est ce damné Quaswar….démarre
             ou il nous arrivera malheur »                         « Et comment peux-tu être sûr que c’est lui ? »
             « Mais regarde ça crétin, t’as déjà vu un gamin entrain de dresser des loups affamés là au beau milieu
             de la nuit ? »

             Il avait raison le paysan - Alain devrait sûrement se dire qu’ils aillent au diable tous les deux avec leur

             engin. Le loup accompagna son maître jusqu’à l’entrée de la ville, puis disparaît lorsqu’il a vu qu’Alain
             avait changé de direction. Il était fatigué et il avait faim aussi et son domicile était encoreloin,

             tandis que la maison de Myriam, une ex-gouvernante, se trouvait à une centaine de mètres. Lorsqu’il
             frappa à la porte, il tomba évanoui. Allongé surun matelas dans cette humble demeure, le lendemain

             quand il est revenu à lui: « Dis Myriam, tu as vu le collier qu’il porte autour du cou ? »
             « Oui, et c’est grâce à cette chaîne que je l’ai reconnu »

             « Qu’importe, ce que je veux dire c’est qu’un enfant qui vient de passer toute une nuit
             dehors peut très bien rentrer chez lui ayant égaré son collier. C’est maintenant ou jamais,
             avant qu’il ne se réveille »
                              « Même si je te dis qui il est ? »

             « Je m’en fiche de savoir qui il est »
             « C’est le fils de Catherine Quaswar, la Française, là où je travaillais avant que tu m’épouses »
             L’homme resta muet pendant un moment avant de dire :
             « Quand il se réveillera, ouvre-lui la porte et laisse-le partir. Qu’il aille audiable avec son collier »
                 Dans la pièce à côté il y avait Nadir leur fils qui faisait sa prière, cela ne l’a pas empêché

                 d’entendre ses parents. A la sortie ce dernier est allé rejoindre Alain :
                 «Hé, attends-moi…Tu t’appelles Aladin. Ta mère est française?…Je voulais juste te
                 dire que notre religion interdit le port de chaînes en or pour les hommes »
                 Ce gosse lui causait avec un sourire au visage, chose qui ne se produit rarement dans les

                 relations d’Alain avec les gens de cette ville. Ils détournent la tête en le voyant passer,
                 leurs visages n’expriment que haine et mépris. Son monde à lui, c’est des gens pris pour

                 des fous. Desvagabonds, des mendiants, des faibles d’esprit, sans oublier les travestis et

                 les femmes de trottoir. Bref, toute la catégorie rejetée par la communauté arabe étaient de
                 son côté. À noter que les faibles d’esprit sont beaucoup plus facilesà posséder.

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