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imaginait même y déposer un baiser, de ses mains l’apprivoiser, la troubler. Paco caressait la
               toile, chacune de ses touches révélant la grâce, la sensibilité de sa muse. Il peignait Enola, une

               lumière émanait de son corps.

               L’année scolaire se terminait, Paco avait soutenu sa thèse. Il s’était alors promis de s’offrir un

               voyage, en Amérique latine sur les traces de son ancêtre.

               Il se rendit dans une agence pour préparer son séjour, il s’entendit demander un billet pour

               Lesconil. Il n’osa pas changer la destination, son lapsus révélait son envie de revoir Enola.

               Quelques jours avant les festivités de la Saint-Jean, elle lui faisait découvrir son pays entre terre

               et mer, ses coutumes, la maison Richard édifiée par son aïeul. Paco s’étonnait chaque jour des
               similitudes entre ce territoire breton et l’Araucanie.


               Ce matin-là, ils s’étaient levés tôt pour une randonnée sur le littoral. Arrivés à la croix des
               amoureux, ils avaient décidé de se baigner, c’était le premier jour de l’été en France, c’était le

               Nouvel An mapuche au moment du solstice d’hiver dans l’hémisphère sud.




















































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