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-Oui ce serait mieux, approuva Magalie.

               -Je m’appelle Anne. Anne Henriot.


               La vieille femme avait un peu peur de la réaction de l’infirmière, ou plutôt de Magalie, car

               Henriot était le nom de famille de la mère de celle-ci, qui était décédée il y a bien longtemps.


               Elle avait raison. Le visage de l’infirmière se décomposa.


               - Henriot, vous êtes sûre ? demanda-t-elle, bon, je crois que je vais partir, ajouta-t-elle en se
               levant à moitié.


               -Non, ne partez pas, je vais tout vous expliquer ! s’écria Anne


               Magalie voulait toujours partir mais elle décida de laisser une chance à cette vieille dame qui

               avait l’air de vouloir lui parler depuis tellement longtemps. Elle se rassit, essayant de ralentir
               les battements de son cœur. Qui était cette dame, par rapport à elle ? Sa grand-mère ? Son

               arrière-grand-mère ? Non, ça c’était impossible, elle n’avait connu personne de sa famille,
               encore moins son arrière-grand-mère. Sa mère ressuscitée ? « Non, voyons, Magalie, arrête de

               dire des choses pareilles, ta mère est morte il y a longtemps » se dit-elle, « et arrête de penser
               à ça, sinon, tu vas encore pleurer » ajouta-t-elle à elle-même d’un ton plutôt agressif.


               - Quand ton grand-père est mort, suite au décès de tes parents, commença Anne, et Magalie

               remarqua que maintenant elle la tutoyait,  j’ai pris la décision de venir dans cette maison de
               retraite pour ma propre sécurité et celle des autres. J’ai ensuite appris, par mon voisin, que tu

               étais infirmière dans cette maison. J’ai d’abord pensé que c’était une coïncidence, il existe

               plein de Magalie dans le monde,  mais je t’ai vue. J’ai su toute suite que tu étais la fille
               d’Aurore. Tu lui ressembles énormément, tu sais ?


               - Ne parlez pas de ma mère comme ça ! Qu’est ce qui me prouve que vous êtes bien sa mère ?


               La vieille femme se leva, ouvrit un tiroir et prit un vieil album photos. Elle le donna à
               l’infirmière (qui, soit disant en passant, avait loupé tous ses  rendez-vous) qui l’ouvrit en le

               posant sur ses genoux. Magalie resta bouche bée en voyant les photos de sa mère, telle qu’elle

               était sur la photo dans son médaillon. Elle vit aussi les photos de son père, du mariage de ses
               parents…








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