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N° 10 La cabane

Elle avait eu maintes fois l'occasion d'être appelée pour des soins
urgents au 32, avenue du manoir, 5ème étage, porte gauche.

Mais ce matin-là, fatiguée par une nuit d'insomnie, elle s'arrêta au

4ème étage, et frappa porte gauche.
A peine s'était-elle aperçu de son erreur, qu'une voix résonna

dans la pièce du fond : « Enfin ! Je vous attendais ».
Surprise, elle répondit :

- Non, vous faites erreur. Je me suis trompée de porte, je
m’excuse.

Alors, une sorte de main invisible retint Margot un court instant

sur le palier comme pour l’empêcher de monter. Déjà, la porte
s’était ouverte. Margot rentra. Personne. Margot ne savait plus si

elle était s’était introduite dans l’appartement d’elle-même ou si
une force invisible l’y’avait poussée.

Elle s’arrête, se baisse et retire ses chaussures puis fait deux pas

sur le couvert d’aiguilles de pin. Quel plaisir de marcher sur ce

sable chaud, de sentir la douce odeur de sève portée par la
légère brise qui vient de la mer ! Au fond du couloir, sur la droite,

elle aperçoit une petite cabane de bois, avec une table et deux

banc, vers laquelle elle progresse. Un homme vient vers elle avec
un beau sourire :

- Ah, Margot, je vous attendais. Prenez place, ici. Vous serez
mieux à l’ombre.

Il montra le banc de bois, face à la mer si calme et si bleue que la
vue paraissait irréelle.

Elle s’assit et l’homme posa un verre d’eau devant elle. Margot

but deux gorgées puis se tourna vers l’homme qui venait de
s’installer sur l’autre petit banc :

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