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de souffler un peu... Apprenez aussi que votre inconséquence a provoqué un retard du
tournage. Le réalisateur lui aussi était furieux, et il a fait reproche à Yann de cette situation

alors que mon pauvre chéri était simplement victime de votre négligence.
⸺ Je vous prie de m’excuser, c’est la première fois que ça m’arrive. Et je n’y suis pour

rien, c’est cette histoire de téléphone qui a…

Elle l’interrompit sur un ton conciliant :
⸺ Ecoutez, Gaël, je peux peut-être vous éviter de gros problèmes.

Une lueur d’espoir apparut dans le regard du jeune homme.
⸺ Vous aller rentrer chez-vous et y rester jusqu’à la fin du tournage. A la fin du mois,

vous toucherez votre salaire comme si vous aviez honoré votre mission. Personne ne saura
rien de votre défection, je vous en donne ma parole.

⸺ Je ne comprends pas.

⸺ C’est très simple, je vais vous remplacer. Et ça m’arrange, pour tout vous dire. Yann et
moi sommes un couple fusionnel. Nous sommes inséparables. Si je suis venue ici, c’est pour

partager tous ses instants. Alors vous comprendrez que lui servir de chauffeur et d’assistante,

ça n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Je le connais par cœur, mon Yann. Avec moi,
il n’a pas besoin de demander quoi que ce soit, je précède ses désirs.

⸺ Mais, bafouilla à nouveau Gaël, ça me gêne d’être payé pour ne rien faire… Et puis il y
a la limousine. Si je la rapporte chez Hertz, mon patron va le savoir.

⸺ La voiture, vous me la laissez. Je la reconduirai chez le loueur à la fin du tournage.
Votre patron n’en saura rien. Maintenant, s’il vous plaît, rentrez chez vous.

Gaël se leva, posa la clé de la limousine sur la table, et nota son numéro de téléphone au

dos d’un ticket de bus. Il lui dit rester disponible en cas de besoin.
⸺ C’est vraiment gentil, madame, vraiment... Mais je suis déçu, j’aurais tellement aimé

rencontrer monsieur Sagory. Je l’admire. Pour moi, c’est le meilleur…
⸺ Allez, filez maintenant. Et pas un mot à qui que ce soit, compris ?

Gaël balbutia quelques remerciements, puis prit la direction de l’arrêt de bus.
Alice jubilait : tout avait marché comme sur des roulettes. Elle avait évité le pire.

Puis vint le moment le plus délicat. Elle joignit Hélène, sa cheffe de service, et parvint à
obtenir après une rude discussion l’autorisation de prendre deux semaines de congés.

À onze heures, Alice avait les mains libres. Elle pouvait s’atteler à la préparation de son

entreprise de séduction. À midi, Yann Sagory regagnait sa caravane. Son assistante l’attendait

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