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gourmand. Elle s’était retiré à l’arrière de la maison, s’était assise sous le vieux chêne et invita d’un

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            petit sifflotement mélodieux ses deux complices à plûmes à la rejoindre.

             Alors qu’elle se pensait tranquille, à l’abri des regards indiscrets, le trio entonna en choeur une de


            leur composition personnelle et secrète.

            Une  chorégraphie  délicate  et  harmonieuse  allait  de  pair,  conférent  à  l’ensemble  des  allures

            opératiques de haut vol, et même si elle n’avait pas d’ailes, elle paraissait si légère qu’elle eut pu


            s’envoler, elle aussi.

            À l’occasion d’une pirouette, elle remarqua la présence de cet oncle, s’arrêta sur-le-champ, pour se


            replonger dans un profond mutisme, s’asseyant sur le banc en jetant un regard furtif et embarrassé à

            ses  petits  compagnons  ailés  qui  s’étaient  réfugiés  dans  leur  repaire,  dont  elle  seule  connaissait


            l’existence.

            Combien de temps avait-il passé à l’observer sans qu’elle ne ne s’en rendit compte?

            Après un court silence qui lui parut éternel, il se mit à applaudir vigoureusement, forçant le geste à


            mesure qu’il se rapprochait d’elle. Elle se raidissait, se crispait, exerçant une pression sur les lattes de

            bois écaillées, pareille à celle d’un étau. Contre toute attente, il s’en tint à cette seule démonstration


            de son admiration pour le numéro dont il avait été l’unique témoin. Il se contenta de s’asseoir et de

            sourire à cette nièce qu’il venait de découvrir pour la première fois. Son regard était bienveillant et


            tout chez lui inspirait la confiance. Elle finit par rompre le silence d’elle-même et lui demanda d’une

            voix hésitante: «Peux-tu me promettre que tu ne le diras à personne?». Ce à quoi il répondit: «Comme


            tu voudras. Mais, sache que tu pourrais devenir une étoile et qu’il serait dommage de ne pas profiter

            d’une telle bénédiction.»




            Ils marchèrent côte à côte et devisèrent joyeusement le long d’un petit chemin jouxtant le terrain de

            la propriété avant de retrouver les autres membres de  la famille. Contre toute attente, elle décida de








            2 De l’ombre à la lumière
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