Sélection Novembre 2021

La cigale du huitième jour de Mitsuyo Kakuta

Février 1985, Tokyo, une jeune femme court dans les rues, un bébé dans les bras, qu’elle vient de kidnapper, sans préméditation. Elle court, l’enfant ne pleure pas, la scène n’est pas alarmante, une mère semble en retard quelque part dans la ville. Deux années de cavale s’ouvrent ce jour-là, deux années de fuite et d’effacement. Une relation fascinante entre une femme et un bébé que la peur et l’instabilité ne fragilisent pas.



La petite conformiste d’Ingrid Seyman

Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, à Marseille, au mitan des années 1970. Chez elle, tout le monde – sauf elle – est excentrique. Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d’un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l’Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille.
L’existence de la petite fille bascule lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l’ennemi : une école catholique.

Un tesson d’éternité de Valérie Tong Cuong

Anna Gauthier mène une existence à l’abri des tourments entre sa pharmacie, sa villa surplombant la mer et sa famille soudée.
Dans un climat social inflammable, un incident survient et son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice. Anna assiste impuissante à l’écroulement de son monde, bâti brique après brique, après avoir mesuré chacun de ses actes pour en garder le contrôle.
Qu’advient-il lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine et fait voler en éclats les apparences le temps d’un été ?

 

Mohican d’Eric Fottorino

Brun va mourir. Il laissera bientôt ses terres à son fils Mo. Mais avant de disparaître, pour éviter la faillite et gommer son image de pollueur, il décide de couvrir ses champs de gigantesques éoliennes. Mo, lui, aime la lenteur des jours, la quiétude des herbages, les horizons préservés. Quand le chantier démarre, un déluge de ferraille et de béton s'abat sur sa ferme. Mo ne supporte pas cette invasion qui défigure les paysages et bouleverse les équilibres entre les hommes, les bêtes et la nature. Dans un Jura rude et majestueux se noue le destin d'une longue lignée de paysans. Aux illusions de la modernité, Mo oppose sa quête d'enracinement. Et l'espoir d'un avenir à visage humain


La maîtresse du peintre de
Simone Van Der Vlugt

L'histoire saisissante et vraie de Geertje Dircx, maîtresse désavouée du peintre Rembrandt, ici réhabilitée. Un jour de juillet 1650, Geertje Dircx est arrêtée par la ville d'Amsterdam, poussée de force dans une voiture et conduite à la Spinhuis de Gouda, maison de correction pour femmes où elle restera enfermée douze ans. A l'origine de cette arrestation aussi brutale qu'inattendue, Rembrandt van Rijn, l'amant de Geertje.
Jugée par contumace, elle revient depuis sa cellule sur les années qui ont précédé son arrestation et sur son idylle avec le célèbre peintre. De milieu modeste, veuve à tout juste trente ans, Geertje entre au service de Rembrandt en tant que nourrice de son fils Titus. La femme du peintre, Saskia van Uylenburgh est alors alitée, souffrant selon toutes les apparences de la tuberculose, maladie dont elle ne se remettra pas.
La mort de cette dernière laisse Geertje maîtresse de maison. La cohabitation laisse très vite place à l'amour, Rembrandt trouvant paix et réconfort dans les bras de la nourrice. Les deux amants vivent ainsi durant plusieurs années une liaison scandaleuse, hors mariage. Mais les belles choses ont une fin, dit-on, et Geertje en fera la douloureuse expérience avec l'arrivée de Hendrickje Stoffels dans la maisonnée, dont le charme éblouit Rembrandt...